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Bruno ODILE
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27 avril 2014

L’aptitude à faire et à être.

thumbnailCAALS01PLa mémoire est un trou béant que nulle image ne garantit. Mes infortunes se noient dans un verre d'eau. Il pleut des rambardes de givre, mais j'ausculte d'une main vivante les salves de lumière restante et je marche. Je marche pour avancer. Je sais que l'immobilité est encore plus noire qu’un lit de charbon. Viendra, peut-être, soudainement, cet étonnement que la vie réserve aux âmes pures. J’attends de l’arc-en-ciel qu’il soit l’arceau couronnant le triste sort d’une résurrection à laquelle je ne suis pas préparé. C’est là, sans appui, que j’assiste aux spectacles des mains tendues sans que je puisse voir les bras qui les portent. Je suis mal assis sur ce fauteuil roulant sur les plats que je ne sais éviter. C’est là, sans équilibre, que je roule vers le sable où s’endort le mouvement. Si je m’y endors, je meurs. 

Tout plaisir incapable de transcender le réel n’est qu’une objection évaporée, une ineptie du contentement. Au thème du poème de vie, les similitudes sont défaillantes. Je viscère sur le profil des rimes. Je bulbe d’ombres aux racines carrées des éloges funèbres. La vasque de lumière s’écoule sur le squelette laissé là pour faire fuir les oiseaux et préserver les graines utiles. Je vis avec moi-même, estropié, chaloupé, sur des vagues d’analogie qui explosent sous ma langue. Handicap ? Vous avez dit handicap ? Je suis du même sang que mes défaillances, de la même teneur que les limailles du soleil. L’aptitude à faire et à être demeure la fiancée de la mort et de l’audace. Ce qui a changé, c’est l’homogène couche superficielle entourant les relations avec les autres et avec moi-même. 

Je n’appréhende plus de la même manière les fluctuations orgiaques du vide. La différence éblouissante a un effet de serre, et elle oblige à éventrer chaque secret, chaque mystère. C’est de la clairvoyance à l’état brut ou du moins l’acuité désarçonnée des lambeaux de lumière.

 

 

- Bruno Odile - Tous droits réservés ©

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