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Bruno ODILE
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Bruno ODILE
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15 août 2014

Le calme déferlement.

sans_titre3221De l’émotion, il faut savoir extraire l’attente piquante et la décharge d’ondes humaines. A l’intérieur de la bogue frétillante sommeille le chant sobre de la lumière. La première étincelle n’était qu’une vague lueur cuisante sur le rebord des tempes. La face promise au réel se projetait dans le miroir imparfait de la passion consternée de n’être qu’une trace éphémère. Perdre l’attache des jours enracinés à la mémoire, c’est déjà se préparer à la récolte de nouvelles sensations. Les yeux fermés, l’horizon est saisissable. Il se mesure aux reliefs tranquilles de la peur qui cadenasse l’espace. D’un bout à l’autre du monde sensible, l’arbre en fleur enchante les ruisseaux aux initiales de l’enfance.

 

Feux sauvages, débridés et cascadeurs, les arcanes du délaissement brillent à l’ombre des veines envoutées par les treilles des concours de circonstance. Par hasard, un serpent se glissa dans le jardin et une pomme donna le jour à une beauté assombrie de mille reliefs pathogènes. Une langue aux abois cria dans la nuit de cendres. Voluptés, fuyez les gerbes recouvrant les cimetières ! Toute joie au vent, volez par-dessus les mers de sangs. Haranguez-vous aux paroles qui transfusent la haine plénière vers la solitude douce d’une image d’amour.

 

Chaque jour qui passe prolonge la découverte. Un sanctuaire en cache un autre. Le dépistage idiomatique se poursuit d’instinct. Mon cocon d’ombres est versatile, des vagues d’envies chahutent l’ordre établi. La vie se noie hors des bouées du cœur. Le voyage semble être pure perte mais l’énergie altière guète l’évènement qui ne s’enlise pas dans le sable de la contemplation. Une coulée d’actes et de parodies usuelles précipite le temps chargé de longs silences. Dans les muqueuses de la voix, la fusion avec les mots ne s’est pas encore accomplit. Mais, plus loin, l’amour, toujours lui, tient parole. Encore au-delà, les muselières réduisant les routes se cassent dans la division. L’extrême tourmente déchire les surfaces diverses, mais ne pénètre pas le puits souverain de l’existence. Tu vivras dans l’accomplissement de ta tâche. Marcher et marcher encore dans le mélange des êtres et des règles. De toute façon, tout se mélange. Nous poursuivons l’incertitude jusqu’aux vertiges de nos fondements. 

 

La réalité rompt sous les coups des leurres. En près de trois mille ans, le décor s’effondre. La nature d’un rêve est de percer le diamant de la détresse pour dominer le rire agressif qui éparpille les sens et les peaux. Nous vivons d’exterminations. Un Saint ne suffira pas pour retenir les chevaux sauvages qui galopent plus vite que la mélodie de nos plaintes merveilleuses.

 

- Bruno Odile - Tous droits réservés ©

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Commentaires
N
Devant ces textes, devant ce calme déferlement, je me trouve comme au devant d'un oeil...sans doute celui si calme du cyclone.....j'entends dans mes soubassements comme tes mots touchent le sol, sous le sol , et font trembler....fuite, retour, partir, revenir, se servir de nous comme excuses à ces chevaux sauvages qui nous habitent...fameux, fameuse écriture, qui secoue très loin . Merci ! ( et merci pour ta commande, je souhaite profondément qu'il se pose chez toi comme il aime à le faire).....très belle journée B.
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