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Bruno ODILE
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11 octobre 2014

J’avance d’un pas et recule de deux.

13676_mFace à l’immensité de la mer ou de la montagne, l’espace est si grand que l’évidence nous rappelle notre sobre mesure. Le silence de l’ultime buée de soi s’évapore dans la durée qui l’épaissit et dont il n’y a plus rien à dire. Je tournoie dans les hautes sphères de l’air pur parmi les points fertiles de l’espace où les plus grands rêves n’ont rien prévu de l’avenir.

La confiance n’est pas le chemin lui-même, elle est seulement la réponse aux alternatives de l’hésitation. De l’accoutumance à ne montrer qu’une facette de soi, nous finissons par ne connaître de nous-mêmes que celle-là. Toute bonté commence par la charité de soi. Nulle autre ne saurait être suffisamment gratifiante pour permettre au Moi profond de se dépouiller de toutes ses frasques. Il nous plait de taire un défaut connu de nous seul. On règle et ajuste nos incompétences au gré des regards qui nous affligent. 

Qu’on veuille bien le reconnaître, on a la vie que l’on se fait. Ce qui ne dépend pas de nous nécessite l’ajustement constant car c’est sur notre capacité à nous acclimater que repose la tranquillité des échos étrangers restés blottis dans notre chair. La valeur de nos possibilités repose sur notre libre-arbitre. La jouissance de vivre dépend de l’usage que l’on fait de soi et non du contexte dans lequel on se trouve. 

Il me plairait d’allier mon existence aux rayons de soleil qui transpercent les nuages. Je crois très sérieusement qu’il nous faut lécher la lumière pour parvenir à l’éblouissement. Ma raison épouse le plaisir qui ne tarit pas d’éloges sur sa suprématie. La vie est un chandail que nous tissons chaque jour, colmatant les brèches, ajustant la taille, reprisant sans cesse l’ouvrage pour finalement se dévêtir en quittant ce monde. On meurt toujours nu.

Toujours ce malheureux divorce avec la vie. Un frisson imprévu sur une eau calme, le cœur drogué par de malsaines pensées, j’avance d’un pas et recule de deux. Je marche avec la solitude et je fonds comme neige au soleil. L’exactitude me ronge, rien ne s’accomplit dans la conformité de mes songes. Je suis une goutte d’eau dans le bec d’un colibri lorsque la forêt s’enflamme. Parfois, je frappe à la porte d’un sourire, mais personne n’est là. 

La nécessité d’être lucide ne nous rend pas aveugles aux émotions qui caressent notre souhait de jouissance extrême. Durant notre existence, il y a tant de choses auxquelles nous devons faire confiance : l’arbre et le ruisseau, la neige et l’avalanche, la promesse épuisante et puis le raffut du noir lorsque, pressé, on grimpe les marches d’escalier.

 

- Bruno Odile - Tous droits réservés ©

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Commentaires
L
Voilà une bonne nouvelle ! Bonne lecture !
S
un colibri, rien que le mot réchauffe déjà les autres mots! <br /> <br /> je viens de recevoir ton livre et en suis fort heureuse.
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