Au creux de l'ombre muette.
Un coin tranquille et silencieux
Un endroit décalé, un lieu isolé
Où chaque saison retentit un hoquet de lumière
Où chaque période titube d’un rêve vain
C’est un temps tout près de nous
Entre enfance et vieillesse
Entre enthousiasme et soirée solitaire
C’est un lieu perdu et sans cesse retrouvé
Où sommeille la paix impossible des heures écarlates
Où chaque verger embaume le vent
Où chaque aube décante des désastres du noir
Où chaque visage retrouve des yeux
Des yeux pour voir
Des yeux pour liper les orages inévitables
Des yeux pour fouler l’innocence perdue
Des yeux ouverts comme des bouches
Lorsque l’étonnement lâche ses bouquets
De pommes douces dans le compotier
Des joies simples
Des joies sans ombre
C’est mon cœur qui s’ouvre
Un moment où l’air vient à sa rencontre.
- Bruno Odile - Tous droits réservés ©