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Bruno ODILE
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Bruno ODILE
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1 juillet 2015

RésonNances (22)

imagesNH5N067CEcrire, vois-tu, c’est délayer le sang du silence. Oui, parce que je crois savoir qu’entre le réel et le néant, une fine parenthèse retient comme quelque chose d'essentiel : une vie au rabais, une mort dans la saumure récurrente et l’amour sauveur de la nuit éternelle.

 

Cette équation prodigieuse est un travail d’agitation. C’est la bousculade, la valse des océans, la manigance du vent, le mouvement peignant les miroirs et coiffant nos cœurs dépliés sur le grand lit de nos attentes. 

 

                                  Les jeunes pousses d’herbe connaissent bien les chercheurs d’eau. Baguettes aux lèvres, je m’avance sans savoir où portera la prospection. Le vagissement des étoiles siffle des nuées parfumées et inconnues. Pourtant, les mots sont enracinés dans l’effort où nos cœurs s’essuient à la lumière. 

 

Les mots qui se tiennent debout à l’intérieur de ma chair sont d’une blancheur ineffaçable. J’en viens. Mon chantier est tout à la fois un effleurement et un enlacement. Sous mon hangar cacophonique braillent les empreintes de mots écangués et des hallucinations prolifiques. Elles sont le fouet de mon sang et réveillent les pensées survivantes. 

 

Le silence à petits coups de serpe tranche doucement les rivières qui viennent mourir dans l’aurore. Dans les carnets du soleil, je suis plus éloigné du monde et la lumière prend une toute autre envergure. Dans l’entonnoir des mémoires, l’abondance des souvenirs s’affine et les territoires d’autrefois se réaniment comme des braises oubliées. 

 

              La parole est de la pensée, l’écriture de la mémoire. L’esprit est un savant mélange de rêves, d’humeurs et de faits objectifs. 

 

Tout fuit à travers la légèreté qui transforme le plomb en un liquide saumâtre s’en allant rejoindre la mer. L’air que nous respirons fend les jours que nous avons brassés comme de la paille sèche. 

 

Nous franchissons le temps d’un souffle à un autre et nos deux mains chaudes sont des paroles jonchées aux pieds des éclipses. 

 

Ne sommes-nous donc que l’instance des dépassements de nous-mêmes ? Voilà que s’impose le lent travail de la fleur à la recherche du dernier soleil pour lui voler son âme. La clarté n’atteint pas le jour, elle le sculpte.

 

- Bruno Odile - Tous droits réservés ©

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