RésonNances (58)

Quelque part, il y a une parole nocturne qui ne cesse de jouer au chat et à la souris avec l’instantané.  

Des expressions solitaires mettent en jeu la nuit dans sa mélopée la plus sournoise.   

           J’entends leurs coulées douces dans les rimes de mon cœur.  

Elles ne sont pas l’écho froissé d’une quelconque compréhension. Non ! Elles ruissellent gentiment sur le bout de ma langue sans donner corps à la sonorité de l’appréhension.  

        Sans aucun compromis, je crois à cette eau perlée qui me parle et que j’entends malgré son silence. 

    Elle parle du dénouement qui se fait en nous sans que rien ne l’entrave, ni ne la repousse. Elle défait les lacets de la voix intérieure et laisse courir l’ultime murmure de ce que je suis.  

Je ne saurais dire si l’on entend la mélancolie cachée dans le sang ou une tendre romance. Les mots qui fusent sous les tunnels de la matière transportent une complainte dont j’ignore le trajet jusqu’aux souffles.  

                  Je sais la parole mélangée à mes sourires et à mes pleurs. Je sais ma vie comme l’ombre sous la pierre. Je sais ma parole réelle et ma voix étouffée dans le garrot de mon âme.  

  Je laisse fondre mon existence dans le grand sac d’une parole vivante. Vibrante d’émotions sous-cutanée, elle sait toujours évoquer à tort ou à raison, l’air qui m’enflamme. 

- Bruno Odile - Tous droits réservés ©

Comments

[NathalieBardou]

Je passe de porte en porte, presque comme dans un corridor , un colimaçon, et j'entends comme un souffle rauque à chaque halte. Ton écriture est toujours aussi vive eau, fille de peine et de joie juxtaposée, parfois dans la marge, parfois au devant. C'est sublime....