Décadence et recentrage. (5)
De ce côté-ci de la rive, le cran de l’air dérythme la respiration et la distribution des mots hoquette dans la gorge du temps.
L’irrégularité des partages nourriciers bleuit les lèvres commotionnées par les cadences discontinues et la porte de l’infini ouvre au désordre la pulpe des barreaux qui l’entourent.
Contre le jour l’avenir respire. Montagne de sel sous un soleil de plomb, les alternatives livrées à l’abandon récusent le vide environnant et s’installent dans le rêve habitable, malgré la nécessaire et turbulente ascension.
Tout l’être que je fus réside là, dans l’encablure de l’instant jaillissant. Il n’y a pas de frontières, pas de limite au libre-choix. Les pensées qui me traversent ne sont pas miennes, elles s’éclairent par intermittence et passent leur chemin. Rien n’est jamais plus définitif que l’instant.
- Bruno Odile - Tous droits réservés ©