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Bruno ODILE
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Bruno ODILE
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2 août 2016

Des grumeaux s’éparpillent.

academique_femme_nuLes rêves en éclats se bousculent sur l’étal de l’absurde. L’air dans la peau du jour chasse le bruit du sang brouillé. Le regard en éventail ébauche, puis ventile la contemplation à la place de l’acte.  

 

Je vomis à jeun sur le théâtre nu des bouquets de jeunes Narcisses grimpantes.

Les étages du monde pèsent le plomb sur la masse oculaire qui s’aveugle d’une pâle buée d’étoiles. 

 

         Mais sois tranquille !

  La mouche noire traverse

  la toile d’araignée sans tarder

  et elle s’aligne sur l’horizon

  comme sur le fil inexorable du temps.  

 

L’oiseau qui remonte de nos bouches ouvertes l’a vue et la pourchasse. Maille après maille, la simplicité du quotidien tricote les sillons invisibles de la matière. D’un mot à l’autre, le chaos restructure les césures les plus serrées.  

 

Tonalité après tonalité, le rythme de la respiration se découd dans la crispation soucieuse de l’élan vital.   

 

Il est impératif de redéfinir la compréhension de façon incessante. Toute l’existence qui n’est pas mordue par le désir et l’étreinte s’avère nulle et non avenue.  

 

     Chaque fragment de vie mérite

l’ovation du jour à venir.

     Chaque absence est vaine si elle ne peut se lire sur le visage de l’éternité.  

 

L’heure qui nous consume n’a de sens que si elle nous élève au-dessus de notre condition terrestre. 

 

     Toute la vie est inutile lorsqu’elle devient l’exclusif soutien de la mort. Parce que l’amour est vierge à chacun de ses élans, il est essentiel à l’apaisement de ma conscience.  

 

     Tout ce qui me rapproche du monde tel que je le conçois m’enfonce dans la nausée de sa fonctionnalité. Et il me faut à présent suspendre le bonheur à autre chose qu’à la caresse fraternelle. 

 

Il est temps pour moi de me bâtir au centre de la joie reçu. J’aime entendre battre dans le cœur de l’autre ce que je sais secrètement imbibé à mon sang.  

 

Cela réveille le sens que je peux donner à l’existence, cela revigore la souche éteinte et la cendre dispersée dans l’oubli. Ce fil d’or de la proximité propulse dans un immense panier à crabes où tout est en mouvement.  

 

L’amour nous perd, l’amour nous gagne.

C’est un état sauvage qui nous préserve vivant malgré l’aride sable du désert où nos pas s’effacent. 

 

N’entends-tu point la Terre pleurer lorsque le soleil se couche et, dans la même seconde, la nuit envoûtante cherchant à séduire la lune ? 

 

Je ne te parle pas de la beauté d’un ciel ouvert, mais de cette clarté brûlant les feuilles mortes. De cette fumée blanche s’évaporant du taillis sitôt que le soleil s’envole vers d’autres lieux. 

 

A l’heure indistincte

où la peur de vivre

occupe l’ombre pelotonnée des fenêtres

grandes ouvertes,

écoute le murmure ventilé de nos respirations.

Il se confronte, toujours un petit peu,

aux bruissements identitaires.  

 

Il y a de l’extravagance

dans les soupirs de nos fantômes.

Rois sans royaume, ils arpentent le monde invisible où nous avons laissé choir nos surbrillances. 

 

Dans l’entrebâillement du jour et de la nuit crécellent nos propres fables, nos génies et nos démons.

Mon souffle avance seul,

ma respiration plonge partout où je suffoque.

Le langage devient friable au pays de la poussière. Touffu et trempé d’étonnements,

je chante les comptines de mon enfance pour sauvegarder une part certaine de l’éphémère.

 

- Bruno Odile - Tous droits réservés ©

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