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Bruno ODILE
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23 novembre 2016

Buée invisible.

13511982_270232120003777_6122162434796042448_nSans la dimension temporelle qui accompagne mon esprit, la pensée n’est rien. Le chaos, lui-même, n’est plus qu’un précipice ha¬sardeux. Le temps, c’est la matière sur laquelle repose l’immobile marche du discernement. 

 

                            Le lapsus est le bras droit de la raison pragmatique. Le ciel se conjugue avec la mer et tout s’évanouit sur l’horizon uni-forme. 

 

Manchot, je fréquente les églises sans bénitier. Aveugle, je cours l'ho-rizon à la recherche de l'origine du temps qui pourrait me servir de canne. 

 

                        Toutes mes vétilles s’enfoncent apeurées dans cette main d’entente parodique. Je suis liquide dans la goutte de rosée et je cours dans le vent que je respire. 

 

Mais après tout, quelle importance ? N’être rien est sans doute la pa-nacée de l’amorphe substance qui me travaille. Je me vide et je me remplis au gré des marées de fumées traversières. 

 

Je suis et ne suis pas cet instant ouvert au monde, ce lance-pierre dans le secret des marges. Arriverai-je un jour à puiser un tasseau d’amour propre, un fragment d’émotion pure dans la tirelire du bon¬heur ? 

 

         Dans la maison de paille de mon enfance, des cris et des jouxtes

pisseuses s’envolent avec la poussière. 

 

Dans l’escarbille secouée, l’empreinte de l’aurore a bu maintes fois la tasse. Les jours paresseux ont stigmatisé la chute des vagues sur des lagunes sauvages. 

 

A présent, il m’importe de retrouver ces gouffres d’eau luisant d’aus-tères bravades. J’ai laissé là-bas un langage pourpre, une voix hu¬mide trempée de signes lapidaires. 

 

                       La fissure de l’innocence a le goût du sel dans la rou-geur des voûtes se ramifiant à la nuit clémente. 

 

J’ai conservé dans un coin de mes yeux l’air bleu tapissant le sol à travers les branchages. 

 

Une bulle de nostalgie s’évapore sur la cornée. L’invisible buée trace des chemins oubliés au cœur de la clarté et de ses chemins de pa-tience. 

 

J’ai oublié le premier éclat de la douleur. Il me sépare de la désola¬tion puérile et me retient éloigné du grand chambardement des ondes sensuelles. 

 

- Bruno Odile -Tous droits réservés ©

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