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Bruno ODILE
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14 décembre 2016

Au cœur de l’immobilité des miroirs.

13528663_270211333339189_633627993364879009_nOssuaire de givre égaré sous la lampe éclairée, la température de l’heure ronge les murs soutenus par la glace éphémère du temps. 

 

Portes et fenêtres ouvertes, le ciel n’est pas si loin. J’habite l’ornière de la lacune, les ruines du vide et de la disparition. Sans un mot, je rampe sur la pierre de mes lèvres nues. 

 

            Tour Magne et Maison carrée sont sur le même palier. Mais dans un terre-à-terre indicible, la pluie rejoint les racines profondes et l’eau déssoiffe l’été mourant. 

 

      La boule bleue prolonge sa boucle dans l’absolue nécessité de tourner le dos à son passé. Et, je tourne avec elle, et je file aux rythmes des saisons comme une hirondelle printanière. 

 

Dans les déblais, les orties et les tessons de verre et dans la chair en sommeil, je pirouette sur la dernière bouffée tiède avant de renaître, replié au cœur de l’immobilité des miroirs. 

 

   Pourvue d’une insolente vigueur, l’existence poursuit son chemin dans une gerbe de messages incontrôlables. Elle franchît forêts et marécages dans la quête fiévreuse d’un espace où planter la parole. 

 

               Miel rance des jours brassés parmi la revanche des molécules, la rage impatiente prêche la survivance au cœur de l’hostilité des vergers d’amertume. 

 

               Au seuil de la voix, la foulée n’est plus qu’acheminement. La parole trouve sa route sur les traits d’union accolés aux vivants. 

 

 

******* 

 

Je traverse le temps comme cet amas de sable blanc prisonnier de sa tour de verre. Sablier aux accents de lumière, j’éponge l’éclat dans l’épaisseur de mes nuits noires. 

 

Tous les chemins parcourus s’effacent et, de mémoire, je reconstruis la terre à mon image. 

 

        Enfant, je bravais le questionnement en me limitant à la contemplation. 

 

Mes réponses, je les rencontrais sur les plumes d’un moineau, sur le bourgeon doré d’un abricot sous un ciel d’été. 

 

   L’émotion me tenait les paupières ouvertes et, devant moi, défilait toute l’harmonie du vert dans le bleu de mon ciel. 

 

Nous n’en finissons pas de naître et de mourir dans ce creuset d’effervescences. Nous n’en finissons pas d’émerger de nulle part pour un voyage contre la lumière murissante. 

 

   Aux prises avec le mouvement et célébrant les hauts-lieux de la palpitation, la bonté de l’air m’asticote dans une perspective d’isolement. 

 

   Aux pointes blessées du jour, la sève me nourrit établissant des provisions parmi des chants lointains à peine audibles. 

 

                     Dans le brouillard d’une enfance sans âge, l’esquisse de   l’arbre fondateur de miracles demeure en surimpression sur le réel. Debout sur mes propres cratères, je suis aveugle au pays de mes failles.

 

 

******* 

 

Toute parole exige de la voix son déterminisme et son accomplissement. 

 

              Le bruit de la parole provoque insidieusement des raccourcis à la distance qui m’échappe. Il me faut profiter de cette brise douce pour lui donner des mots, des phrases et des sifflets d’intonation. 

 

            J’entends des sons par-delà les frontières et des signes de voix illuminant les décombres anciens. Il me faut exprimer le grain ressurgissant par l’entaille noueuse qui précède et suit l'éclair. 

 

Enlacée dans les méandres nocturnes, une chouette assure son vol d’espoir par-dessus la forêt d’ombres environnantes. 

 

      L’injonction du présent laisse croire que l’existence est le maître d’œuvre. Mais, la réalité s’accapare l’espace temporel où la durée n’est plus qu’une donnée subjective. 

 

Bientôt, l’absence, le manque ou bien la carence, m’effaceront du jour dans la perspective qui l’use. Je ne saurais durer plus que l’instant papillonnaire d’un hurlement fantôme.

 

- Bruno Odile - Tous droits réservés ©

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