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Bruno ODILE
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Bruno ODILE
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11 avril 2017

Tout à la limite.

firstlady_medium

Tout est remonté. Rancœurs dans l’eau tiède, velléité des erreurs et des sources lumineuses, jours cruels et devenir sans accointance.

 

Emigrant de moi-même,

j’abolis les pentes et les glissières.

Une tombe suffira aux vétilles,

aux mâchoires et aux désastres.

Aucun cheminement n’est inscrit

dans une fatalité à sens unique.

 

Tout est à prendre, à combler, à envahir. Des rêveries enveloppées dans un mouchoir de sable et d’épines s’écorchent lentement sur le grain perdu tout sec à fleurir. Chaque jour prépare sa nuit et, par instant, l’effacement épure le temps accompli.

 

J’ai vu dans les décombres, des oiseaux,

des fleurs et des arbres.

J’ai vu des chemins qui se croisent et des parfums allaitant des histoires essoufflées.

A la cime d’une dernière innocence, un corps me parle le langage de ses appréhensions. Un brin d’herbe, un chant, une boussole, un sourire, me disent les frontières où le manque restitue au vide le sang et le souffle. 

 

Derrière la charpie des peines anciennes, le murmure d’une joie sereine et posée. Derrière la plainte jacassière bourgeonne l’étincelle d’une nuit claire et l’éclat d’un badigeon fiévreux.

 

Tout à la limite des mots gélifiés, enrubannés dans les congères de l’espoir, se ravive la silhouette désespérée de la beauté.

 

Suspendue au vide, la nuit laisse la sève s’étendre jusqu’aux souffles qui réclament, à cors et à cris, un peu de lumière pour le sang cloué sur nos tempes.

 

Courage ! Le monde est lointain,

insipide et inconstant de sa réalité.

Mais la respiration a planté ses espoirs

dans l’invisible force de tes yeux

sondeurs d’espaces et de vastitudes.

Homme de cœur, tu reconnaîtras ta route

aux pieds qui la dévalent,

aux odeurs du foin qui l’accompagnent

et à la lumière que tu sais faire jaillir

sur les fleurs aériennes où pousse la terre.

 

Sur la vierge surface de la brume, le soleil n’a pas encore démeublé tout l’horizon. L’éblouissement initial n’a pas perdu toute sa flamboyance. Il reste toujours du thé dans la bouilloire et l’équilibre se resserre autour des craquelures.

 

Fragments uniformes souillés dans la fracture, vous affirmez le néant autant que la douceur défibrillée de la plume d’oiseau effleurant nos paupières. 

 

Tous les masques tombent dans la limite. Aujourd’hui, la joie d’accepter le monde tel qu’il est recouvre la température de mon corps.

 

- Bruno Odile - Tous droits réservés ©

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A
À la fois puissant et poétique, c'est toujours un plaisir de lire ces textes.
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