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Bruno ODILE
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Bruno ODILE
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17 mai 2017

Dos-à-dos avec moi-même

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             O terre de vie ! Parfois, je voudrais effacer les flammes de l’aurore gorgée

d’existence.

 

Il me plairait de gommer toutes ses lignes blanches pour que puisse librement dériver l’arc-en-ciel dans le tremblement des nuages qui me surplombent.

 

A son commencement, la vie réjouit la lumière perlée de tendresse et force l'obscurité à s'isoler dans les profondeurs de l’infini.

 

                 Et maintenant, dos-à-dos avec moi-même, aucune connaissance ne m’est utile.

 

Dans le chemin qui s’ouvre, la beauté des foudres guérit en moi jusqu’aux racines de la rosée.

 

Moment exaltant, s'il en est. L'horizon résonne de toute la grâce providentielle de l'énergie renouvelée.

 

   Entends-tu, toi aussi, frémir le pain dans le four des volcans tout proches ?

 

Le parfum de la farine chaude coiffe les sens en ébullition et jongle avec l’air et la poussière.

 

 

********

 

 

                  Je cueille et je recueille l’aube comme je peux. La dérision du jour suivant la beauté emporte avec elle toute objectivité sur le réel apparent dont l’emprise nous étouffe.

 

La dualité qui nous habite est mère nourricière. Elle achève bien ce qu’elle entame. Tous les jets de l’esprit sont perdus d’avance s’ils convoquent exclusivement la part mitoyenne de l’accablement rongeur du raisonnement.

 

                On se perd facilement dans les abysses d’une conjugaison fuyante et inadaptée.

L’auge communicative épuise son eau chaude dans les souffles trempés de l’incertitude.

 

  

********

 

 

               Le visage des hommes est perclus de mille facettes. Il répond aux critères préétablis de nos consentements, de nos peurs incontrôlables et du lait caillé perforant nos couches secrètes.

 

Il est le fruit de nos frontières intimes ouvertes sur l’immensité des champs de labours.

 

La relation vraie ne trouve que rarement la lumière dans la forêt de nos préoccupations personnelles.

 

Tout se résume dans l’espace de liberté que l’on est capable de soutenir.

 

Il n’y a pas de vérité absolue pour nos esprits courroucés. Nous sommes des apprentis sorciers dans l’univers de l’image reproduisant l’action.

 

               S’extirper de soi peut être la voie libératrice, le moyen de se guérir et de s’aguerrir.

 

Il n’en est pas moins une initiative audacieuse sur soi-même, c’est l’accomplissement de l’air sur le rideau de nos chimères.

 

 

********

 

  

        Quelque chose se passe… Les rencontres sont toujours des portes ouvertes sur ma propre existence.

 

Mon tissu d’affinités se pane avec les vibrations ressenties. Des voix claires et des regards illuminés se promènent dans les couloirs de mes veines.

 

     L’échange constitue l’écho d’un autre temps, d’une autre saison. L’étoffe du jour tombe et cogne aux barreaux de l’air. Me voici déshabillé en pleine lumière.

 

L’immédiat fait chavirer la mémoire de mes cellules. Je deviens le parfum du thym et de la farigoule que l’on rencontre sur les chemins de la pinède.

 

                     Un instant, je suis à-jeun de toutes les images embarrassantes. La lanterne flamboyante de l’autre m’invite à l’appréhender puis à la conquérir.

 

                Toujours la traînée des heures lourdes. Toujours l’embonpoint indigeste gratifiant l’impression de survie. Occis dans le préalable des sources, la fraîcheur de la coulée tient mon corps en éveil.

 

                        Je touche à la splendeur de l’instant par intervalles. Je saute d’un grain de charbon à la magnificence d’un quartz, d’une terre lumineuse aux multiples facettes.

 

                        J’opère dans la métamorphose de mes eaux souterraines, dans l’apparence contredisant la fragilité têtue de la fontaine cachée. Je me répands dans la constance organique comme une coulée d’espoir dans l’impossible des jours.

 

Joie désespérée, fondue dans le miroir du réel, je bois à la lucidité des foudres jaillissantes dans le noir abîme de mes pensées.

 

                  Rechercher avec persistance le langage approprié étrangle la surface palpable du recueillement.

 

O contention durement éprouvée ! O registre des fleurs fanées sur le bout des lèvres !

 

Il faudrait pouvoir justifier l’involontaire.

 

Intangible grisaille de l’étouffement, je perçois la faiblesse de l’air et l’angoisse insomniaque de ses souffles inquiets.

 

Il y a quelque chose d’inabouti dans la texture du vent.

 

                     L’ignorance se révèle comme la sauce herbeuse accompagnant tout ce qui n’est pas dit et qui ne peut se dire.

 

     Il faut aller vers une autre plénitude, vers le lacet défait traînant derrière la marche.

 

     Il faut patauger dans les fragments de l’imaginaire et rebondir du lieu où nous terrassent nos démons.

 

Assis sur la pierre en devenir, je marmonne quelques rudiments sur l’aube qui s’en va.

 

 

********

 

  

     Ce matin encore, le cœur plein de projets, je hausse le ton pour dire toute la douleur sous-cutanée ressentie durant la nuit.

 

Au réveil, tout s’est évanoui et je reste là, un instant, inerte, déconnecté du monde, comme une pendule lassée de tourner sur elle-même.

 

Sans intention nouvelle, me voici à la dérive des heures. Un blanc, une pause, puis la réinfection des voies naturelles réalimente ma pensée vers la marche en avant.

 

                   La délivrance attendue ne peut venir que de l’espace après la clôture.

 

Tout près de la tempête, sommeil et mort s’entrelacent dans la noirceur de l’impatience.

 

       Je garde dans mon regard comme une lueur éclairant l’ombre.

 

La nuit, toutes les flammes cherchent dans la fuite l’apaisement des rougeurs cafardeuses.

 

 

- Bruno Odile -Tous droits réservés ©

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Commentaires
S
Ce que m'inspire le 3eme paragraphe: nous sommes en dépendance de notre environnement familial, de travail..L'enfant que nous avons été nous suit ou nous devance toujours. Il est notre gardien intérieur et nous ne pourrons jamais nous en soustraire.
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