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Bruno ODILE
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Bruno ODILE
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12 mars 2014

Je ne sais pas qui je suis.

La discontinuité et le morcellement, propres à la mémoire, abordent l’inachevé, car rien ne se termine par la conscience des choses et des événements. Tout est « en l’état ». Tout est monologue incursif. Chercher à vivre dans un autre corps serait pure folie. Ici, des résidus d’étincelles emportent loin toutes les identités du monde. La mienne s’y achève à sa source, dans une boucle prodigieuse où le ruisseau est encore brûlant. C’est dans le bouillonnement confus que s’élabore la lie et la semonce des jours remplis d’opulentes ironies et de graciles apostrophes.

De l’absence s’extrait la part d’inachevé. Des mots venus du lointain escaladent la page blanche. Le liquide opaque de la seringue des heures s’écoule dans la fumée qui précède l’orage. Toute tentative de clarté ignore le brouillard où se cache la mémoire des pas sur la neige encore vierge. Une image retenue, des silhouettes floues roulent sous l’air qui maintient sa pression.

Tout ce qui se construit en dehors de moi, n’est pas moi. Je m’assiste sans me soumettre aux bouffées seigneuriales des raisons confinées. Je me départis de la vie qui s’insurge et je convoite la gratitude. Je ne sais plus vivre sans éprouver de la reconnaissance à l’égard de tout ce qui m’entoure. 

Si l’on cherche assidûment la vérité de soi, on ne peut se satisfaire de l’image globale que les autres nous renvoient. Je ne sais pas qui je suis. A peine si parfois je me reconnais dans telle ou telle situation. Je me devine un peu dans ma façon de me comporter et très rarement par l’intermédiaire d’une pensée.

Je suis livré à cette moitié de nuit qui scrute l’inconnu. Mes lèvres tâtonnent les paupières de l’exil. L’errance s’offre, toute entière, aux heures détournées de la droite initiale. A la conquête d’une traversée aveugle où le monde ne semble qu’un filigrane d’apparat. Dans la solitude, on s’improvise. L’heure me capture, m’encellule et me scaphandre. Le hasard croise ses doigts légers en se réconfortant d’ésotériques songes grotesques.

 

- Bruno Odile - Tous droits réservés ©

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Commentaires
R
Oui...La-haut ou les couleurs s'irisent au ballet des mots doux et vrais...<br /> <br /> Ou la lumiere tamise les sombres pour en metamorphoser les eclats tranchants...<br /> <br /> Ici ou se dessine le temps sans temps, cet interlude qui embellit mes lettres...<br /> <br /> Bonne soiree Bruno
R
Je ne sais pas qui je suis...<br /> <br /> Mais si naitre est n'etre que le souffle de l'etre que l'on pense etre, je prefere naitre ailleurs...la-haut dans cette bulle bleue qui voyage au-dela de mes pensees, partir sans regard sur les pas effaces...<br /> <br /> Voir les invisibles, caresser les subtils, embraser le neant...courir, courir et perdre souffle sur l'instant...<br /> <br /> J'aime ce tres beau texte<br /> <br /> <br /> <br /> Reveuse bleue
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