Je m’enrobote.

Va-t-il falloir trouver l’espace autour du cœur ? La pâleur d’une fange du monde cerne la bonté fluette d’une humanité sur son déclin. La fin du monde est proche, un autre se prépare dans les consciences collectives. Une révolution, une mutation technologique prend le pas sur la vieille garde prétentieuse du faire et du savoir. Je suis tout à coup dépourvu de frontières lisibles. Mes vignes sont sporadiques, mon vin est une sève docile, cruellement délicieuse. Je bois aux jours anciens et me délecte de l’incrédulité assaillant un présent ancré dans l’avenir où l’espérance partage ses essences avec la glace et le givre dénaturalisé.  

Je m’enrobote, imprudent, ébauché par le scalpel de la normalisation de tout et de rien. Je sirote une délivrance morte dans les choix inaccomplis. Comment vais-je faire à présent pour goûter aux délices d’un simple jour effeuillé calmement comme une marguerite ? Toute modification de trajectoire et de mouvance aurait-elle la faculté contradictoire d’énoncer une vérité existentielle et en même de temps de s’en éloigner ? L’égalité des chances n’est pas du tout le principe de l’existence et le réel est plus fou que ce que nous pouvons en penser. Notre humanité est un événement à conquérir : la vérité est une, car la réalité est une. 

         « Un souvenir heureux est peut-être sur terre plus vrai que le bonheur. » - Alfred de Musset

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