Nos collines brûlent sans bruit.
Rien n’est écrit comme une finalité. Dans son hasard de merveilles, l’amour subjugue et met en lumière l’immensité des espaces ignorés. Et aujourd’hui, j’assume pleinement cet indéfini créateur. C’est à lui que je dois mon étonnement profond. L’événement insensé, c’est ce que l’on est et ce que l’on devient. L’amour que l’on a en soi nous suit toujours, partout, où que l’on soit. Toi, et seulement toi ! Je sais maintenant la tache que tu avais au fond de l’œil. Cette pépite d’ivresse que l’œil s’accapare sans la voir. Toute l’existence repose sur la rencontre, la nôtre plus que toute autre. Mon destin ne peut tolérer la défection d’un lien intime et amoureux. Pour mon cœur, toute perte est une chute abrupte.
C’est une avalanche de tristesse qui déboule de la montagne où le loup s’est caché. Plus aucun bruit de branches, la nuit disparaît sous les couvertures du rêve insolent où remuent des images défectueuses. Le cauchemar ne connaît pas de distinction entre le jour et la nuit. Malgré la lumière aigre de la première lampe au fond du couloir, mes mains cherchent la rampe. Tu restes éveillée de ta seule présence dans mon esprit. Nos collines brûlent sans bruit. Tous ces mots enchevêtrés à nos cils, et puis ces campagnes où je n’existe pas.
- Bruno Odile - Tous droits réservés ©