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Bruno ODILE
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26 septembre 2014

La délivrance taguée à l’intérieur de ma peau.

images22Le temps s’accomplit partout où je lui concède mes actes. La vie n’appelle pas mon cœur à l’aimer, elle récuse la mort comme elle accuse le réel. J’aime le temps d’amour qui me donne peut-être des ailes d’ange. L’existence est la substance du présent par laquelle je me renouvelle jusqu’à l’infini de ma route. Rien ne peut me faire renoncer à la chair qui m’accompagne. Ni le réel spartiate, ni la gigue incessante de l’imperfection. A tout vivre, partout et à tout moment, nul motif cruel ne pourra terrasser l’espérance que mes instincts premiers conservent de la joie fondatrice.

La lune est prostrée dans le silence bleu marine et des milliers de rêves accourent pour la bercer. L’émerveillement hypnotise toutes les tempêtes, un grain d’air suffit à laisser la porte ouverte aux redoutables délires du paraître. La nuit n’a plus cours et c’est le rêve inondé par de fausses silhouettes que je refais à fleur de peau le parcours du bourgeon malade qui meurt avant d’éclore. Je marche sur les nuages avec les béquilles de ma peur. Je ne crois pas au paradis, je l’exhume dans les plis chauds de mes soupirs. Mes os filent la laine de l’heure qui court le long de l’abreuvoir de la constance. J’habite la chaîne qui me maintient au socle de mes humeurs. Je sue et transpire beaucoup. Je suis recouvert d’eau et de sel. Un arbre me prend par la main et c’est immédiatement la réconciliation de l’homme avec le monde présent. Ma conscience s’éteint comme la flamme après un courant d’air et l’émotion envahit les gerbes des cimetières devenus lumineux. 

La joie produit une connaissance intuitive du corps, elle affecte notre conscience intime et notre rapport au monde. Je m’exerce à explorer la sensibilité de cette terre avec le projet de béatitude et de délivrance tagué à l’intérieur de ma peau. 

« Il faut dire et penser que ce qui est est, car ce qui existe existe, et ce qui n’existe pas n’existe pas : je t’invite à méditer cela ». VI du poème de Parménide.

Froideur inéluctable, le pain d’épice du jour est un poème pétri de souvenirs enfantins. Je voudrais participer à l’élan du feu lorsqu’il décompose la matière. Et voilà que je me brouille avec l’ordonnance de la lumière. Le chaos rumine dans la besace du passé et mon sang se confond avec mon regard. Je rêve d’une réalité partagée dans un corps-à-corps qui transgresse et me déracine de la faillite d’un quotidien où tout s’interprète. 

A force de croire que je suis ce que je pense, je finis par devenir le parfait petit modèle de la bêtise humaine. Toutes les déceptions nécessitent de réactualiser les données du réel. J’ai trop cru que mes vérités étaient les seules à pouvoir conquérir le monde. Accepter qu’il en aille autrement n’est pas mince affaire. Abrutis par une multitude de préconçus, la dissonance cognitive est d’une telle vigueur que j’en viens à vivre par défaut. 

Dans le lien, l’autre me redonne vie, me redonne joie. Chaque rencontre complète l’attente que j’ai de moi-même. Ailleurs tout m’attend, tout m’agrandit. Des morceaux de ma chair souffrent d’endormissement que mes congénères sont les seuls à pouvoir réveiller.

 

- Bruno Odile - Tous droits réservés ©

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