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Bruno ODILE
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Bruno ODILE
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30 septembre 2014

Au petit bonheur la chance.

4nd0497GD_realistes_femme_nueTout persiste jusqu’à la fin avec ce battement d’énigmes incongrues. La souffrance de l’air que je respire perdure jusqu’aux angles morts. J’éprouve la mesure de mes failles et je tremble dans l’inattendu. Je suis le veilleur du vide qui m’entoure, je m’arrache des flammes sur le territoire des grâces providentielles. L’onde qui me porte a besoin de la précision de l’évidence pour me déterrer du charnier des ombres. Et, je laisse au soleil le soin de creuser le trou des ivresses subliminales. Le feu est obstiné plus que je ne puis l’être.

Au bord du dénuement, coule la larme amère que rien ne peut distraire. La reconnaissance de ce que je suis s’installe malgré moi à côté de la fontaine qui se tait. Des nœuds dans le mouchoir des plaintes résistent et, dans les méandres des superlatifs, toutes les traces perdues cognent sur l’inanité du vide. Je voudrais être dans la chair parfaite du réel, mais trop de contrefaçons endiguent mon élan. En dehors des prémisses de la beauté, tout est absurde. Ma vie s’agite et je fais du sur-place.

Ma maison saigne, une haine fondamentale jaillit des profondeurs inaltérées. La perfection déroute le perfectible : tout est parfait à qui ne sait le dire. L’imaginaire l’emporte sur la potence de l’extraordinaire. Mes pieds touchent le sol alors que mon esprit court après le spectacle qui ruine mon rapport avec la beauté. Jusqu’à lors le monde galvanisait mon existence ; à présent, il démembre la substance qui baptisait ses fondations. La désobligeance m’est une seconde nature. Ma raison sape toute prétention à atteindre l’impeccable praxis qui peut naître après la barbarie de l’ordinaire.

Il faut recommencer les envols et les chutes. La réalité est telle qu’elle se donne. Elle ne possède aucun signe particulier qui prédise un avènement intime. Dans l’austère prière qui accompagne mes nuits solitaires, j’entends résonner le fracas des grandes espérances. Des projections sauvages écharpent mes chairs végétales. Le destin de chaque pierre repose dans l’envolée résultant du geste qui lance l’objet vers l’horizon et non dans son aboutissement. Mon existence imparfaite ne sait s’épanouir qu’avec la plénitude concédée par l’heure calme.

La pensée inconsciente révèle tous ses charmes pour moi seul. Je vole avec la troupe d’hirondelles qui joue à cache-cache au-dessus de la pinède. Je me délie dans l’heure perdue où rien de ma raison ne freine l’exubérante rêverie. J’atteins parfois la douce rosée qui soulage les blessures du monde. Je ne discerne plus vraiment avec exactitude les mots avec lesquels je me cogne. Je suis en lutte avec moi-même au cœur de l’aveuglement qui me dépasse. J’ai quelquefois cette impression bizarre que les rêves détartrent mon corps, ma pensée et mon existence. 

Au petit bonheur la chance, le sabotage du monde par les esprits paranoïaques laisse sur ma langue le goût de la destruction gratuite.

 

- Bruno Odile - Tous droits réservés ©

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