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Bruno ODILE
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Bruno ODILE
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29 novembre 2014

Mieux vaut en rire.

imagesJOFXQDZHClandestins de la luxure des aubes, nous nous retrouvons à l’équinoxe de nous-mêmes. Nous charrions nos âmes comme des bateaux assoiffés de mers généreuses. Nos amarres sont des déserts de sable pourris par le soleil lance-flammes. Il nous faut assainir nos corps regorgeant d’ombres et d’épices malveillantes. Il faut écoper les peurs qui se traduisent en meurtrières infâmes, et nous soumettre à la fleur de nos exigences viles, avant de dégorger du purin de nos ataviques pulsions guerrières. 

Tout est vide dans le sceau des espoirs déchus. Le néant cogne sa tête sur la première pierre venue. Rien ne contient rien. L’ombre qui a épousé la lumière jusqu’à l’épuiser s’interdit à faire demi-tour. Chaque faille est l’abri provisoire de la solitude, seule roturière capable de nous exhorter à hurler notre misère et à rafistoler nos visages d’angoisse avec le fil du jour plein de promesses.  

Les signes d’hier, mon corps les a fondus avec les prières assommantes de mes pensées journalières. Le ventre du monde a toujours faim. La jouissance d’avoir la sensation de faire partie d’un tout éprouve des restrictions impérieuses lorsqu’elle s’épuise à contempler, le gavage de certains et la déchéance d’autres. L’artifice des vitrines de Noël ne comble pas le désappointement que j’éprouve face à une réalité trop crue et une vérité trop vive.   

Charité de la joie enfouie dans ma chair, je marche sur la menace du jour et je vole au-dessus des champs de leurres hypocrites. La prudence au galop rattrape les fragiles étoiles qui dictent les routes à travers le désert. Sous ma peau déferle l’imparfait comme un mauvais venin. Le presque parfait conditionne le vent qui secoue mes voiles. Mais, lorsqu’il est présent, le bonheur occupe tout l’espace. Tout s’accorde avec la réjouissance d’être : je palpite, tu palpites, nous palpitons. 

Mieux vaut en rire. Seule la fêlure se baigne d’illusions. La destruction de l’homme par l’homme se ravitaille aux grimoires sans vergogne. La panoplie du -tout-va-bien- dans le meilleur des mondes s’effondre sous les semelles de la honte. Tu meurs de faim ! Je mange quand même. Tu souffres sous la violence des coups ! Je vis malgré tout. Sois rejeté ! M’en fous, j’ai encore des collègues pour me tenir compagnie. Hypocrisies et mensonges assénés à coups de flashs télévisés, j’ausculte ma propre survie comme le seul miel possible. 

J’ai le goût du vertige sur le bout de la langue. Je mange et je dors sur le pupitre des raisons défaillantes. Il ne se passe pas un jour sans que j’abandonne le navire commun de la convivialité parturiente. Le déraisonnable ? C’est d’avoir oublié que la parole m’a été donnée pour cultiver la salive commune. L’insensé, c’est d’omettre le geste partagé simplement ; c’est de vouloir conserver l’équilibre malgré la perte de tes mains et de ton cœur qui me servent de rambarde.

 

- Bruno Odile - Tous droits réservés ©

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Commentaires
M
Depuis longtemps je ne suis point venue me "perdre" sur vos sentiers poétiques et consolants ... me perdre ou me retrouver dans l'intelligence poétique de vos mots...<br /> <br /> Toujours chez vous je viens puiser du vivant ...<br /> <br /> <br /> <br /> merci
I
Dans la démagogie galopante du 'monde" littéraire, "petits marquis" de Molière réactualisés, tes textes sont des réflexions solides, des lieux réconfortants !
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