RésonNances (24/25)
O terre de vie ! Parfois, je voudrais effacer les flammes de l’aurore gorgée d’existence.
Il me plairait de gommer toutes ses lignes blanches pour que puisse librement dériver l’arc-en-ciel dans le tremblement des nuages qui me surplombent.
A son commencement, la vie réjouit la lumière perlée de tendresse et force l'obscurité à s'isoler dans les profondeurs de l’infini.
Et maintenant, dos-à-dos avec moi-même, aucune connaissance ne m’est utile. Moment exaltant, s'il en est, l'horizon résonne de toute la grâce providentielle de l'énergie renouvelée. Entends-tu, toi aussi, frémir le pain dans le four des volcans tout proches ?
Le parfum de la farine chaude coiffe les sens en ébullition et jongle avec l’air et la poussière.
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Je cueille et je recueille l’aube comme je peux. La dérision du jour suivant la beauté emporte avec elle toute objectivité sur le réel apparent dont l’emprise nous étouffe.
La dualité qui nous habite est mère nourricière. Elle achève bien ce qu’elle entame. Tous les jets de l’esprit sont perdus d’avance s’ils convoquent exclusivement la part mitoyenne de l’accablement rongeur du raisonnement.
On se perd facilement dans les abysses d’une conjugaison fuyante et inadaptée. L’auge communicative épuise son eau chaude dans les souffles trempés de l’incertitude.
- Bruno Odile - Tous droits réservés ©