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Bruno ODILE
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7 août 2015

RésonNances (28/29)

Roberto_Ferri__1_Ce matin encore, le cœur plein de projets, je hausse le ton pour dire toute la douleur sous-cutanée ressentie durant la nuit.  

 

Au réveil, tout s’est évanoui et je reste là, un instant, inerte, déconnecté du monde, comme une pendule lassée de tourner sur elle-même. 

 

Sans intention nouvelle, me voici à la dérive des heures. Un blanc, une pause, puis la réinfection des voies naturelles réalimente ma pensée vers la marche en avant. 

 

                           La délivrance attendue ne peut venir que de l’espace après la clôture. Tout près de la tempête, sommeil et mort s’entrelacent dans la noirceur de l’impatience.  

 

       Je garde dans mon regard comme une lueur éclairant l’ombre. La nuit, toutes les flammes cherchent dans la fuite l’apaisement des rougeurs cafardeuses.  

 

                                  

*****

 

 

Mais où est la route ? Sinuosités et brouillards cachent l’horizon. Dois-je aller à droite, à gauche, tout droit ? Rien n’est indiqué. Ma voix marche à travers champ et survole les langues de clôture et de mutilation.  

 

        J’écris sur la tige du jour l’imprononçable bleuissement d’une existence retranchée dans une introspection maraichère. J’ai quitté trop tôt la fragile beauté du ventre nourricier. 

 

Ah ! Lâcher du lest. Dès à présent, il me faut apprendre pour de bon à me défaire de tous ses décombres qui craquent sous mes pieds. Je veux redevenir poussière et me désagréger de l’insolent parfum de le la vanité. 

 

Survivant à l’incommensurable terreur de l’univers et à son éclatement, je ne peux me défaire de ses nœuds et de sa voracité.  

 

                               Dans son jaillissement gazeux, la lumière ne m’a pas reconnu pour autre chose qu’un tourbillon, qu’une bouffonnerie malicieuse et lamentable, tout à la fois. 

 

Ni l’expérience, ni les souvenirs, rien ne justifie la raideur du vent traversant ma tête trouée. Aucune phrase, aucun ricanement ne parvient au sommet de mes ombres.  

 

Je ne réfléchis sur rien, je m’agrippe juste à l’écho de mes ondes reflétant l’arrière-pensée.  

 

Tout dort en paix dans l’ordre des choses. Toute la paix ressemble à la brièveté des miasmes intérieurs et extérieurs. 

 

Oserais-je dire combien le silence, traité avec compassion, peut devenir la litière de quelques mots remplis d’amour. 

 

              Je témoigne de l’irrégularité des sermons du sable, de la fertilité de l’incontrôlable et de la voracité irrépressible des mouettes au-dessus des mers lointaines.  

 

                     Hier encore, j’ai écouté la diseuse du labyrinthe temporel. Sa voix ravinée escaladait les coïncidences et elle était toujours dans un enchaînement enrôlé à l’adversité.  

 

Elle a révoqué, puis s’est reporté sans relâche, afin de durer. Tatouée de bribes indéchiffrables, son accent continue de hanter le silence du monde.

 

 

- Bruno Odile - Tous droits réservés ©

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