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Bruno ODILE
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Bruno ODILE
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17 août 2015

RésonNances (36/37)

thm_schlafende_baigueuseJ’ai perdu pieds sur le tarmac de dérisoires circonstances. J’ai perdu la voix en cherchant mon chemin parmi des lagunes urticantes.  

 

La vague vrombissante a fabriqué l’écume remontant à la surface. Je me noie dans un verre d’eau. D’en dessous, je contemple la lumière soutenue du soleil.  

 

                Sous l’arceau d’eau et de sel, la vie parait épaissie, troublée et inabordable. Elle résonne de son insolite perfection et demeure blottie dans son fourreau d’étincelles.  

 

Mille et une mimésis occupent la côte surplombant la navette d’un bouquet de lampes échappées de tous les pôles de la nonchalance.   

 

                             Je chemine dans l’alternance de séquences susceptibles de prendre la marque de l’intensité.

 

Là-bas, dans le vaste chantier des mots, s’agitent en silence les charpentiers de la connaissance. Babylone sillonnée de phrases hallucinatoires, j’ai perdu mon latin aux pieds d’une croix équivalente à toutes les croix.  

 

Indigène sur la route qui mène à la montagne, mes yeux se sont levés et mes veines obscurcies. Je n’ai pas vu la cime et j’ai mordu au venin d’espérance en supposant le supplice moins lourd qu’une piqure de mouche. 

 

Au fond de moi réside une terre sans personne, un magma en ébullition. Je crois que la seule pureté que je sois capable d’estimer s’appelle la mort.

 

 

*****

 

 

         Une cire molle ruisselle des catacombes de mon ego. Ô maître pernicieux de mon être ! Ô malin ensorcellement de mes parures ! Que n’ai-je donc vécu pour que cette croûte dure n’envahisse toute mon ardeur ?  

 

         J’apprends à me défaire de l’acquis. Trop de divisions soumettent l’unité de mon présent à une actualité fragmentaire et désordonnée.  

 

A vif, les mots de mes veilles se promènent sur la litière de mes contrefaçons. Le chant du cop ravive l’expression culturelle au-dessus du maquis cachant et brouillant mes aliénations délirantes. 

 

           Monde de crécelles pulsionnelles et d’harmonies dilatées, j’entends pleurer, au fond de mon jardin, les cigales rutilantes de l’été avant qu’elles ne meurent.  

 

Résistantes, leurs voix tiédies comme une pâte sortie du four ; puis s’éteint le vacarme invoquant l’éternité dans un silence profond.  

 

L’espérance ne serait-elle qu’une forme de supplice agencée par la raison ?  Mes sens connaissent l’enfer de la ruche et le désespoir des nids désertés.  

 

         Non ! L’acte n’est pas l’accomplissement. Il dilapide à coups d’efforts virulents la ferveur consentie à nos désirs. Il gâche le paisible paysage qui nous entoure. Dans le roulis des jours pesés au milligramme, il détériore l’effervescence naturelle de mes respirations.   

 

J’accoste à la folie qu’on enferme durement dans les plis séchés d’un pétale de rose.

 

La dislocation de mes ressentis souffre le martyre de l’aveuglement. Je suis mûr comme un abricot oublié sur sa branche. Je me décompose doucement sous les caresses d’un soleil de Pampelune.  

 

Une lame de feu viendra couper la tige. Au sol, seulement, je pourrai recomposer la graine et la fiente dans les sillons de la terre.

 

- Bruno Odile - Tous droits réservés ©

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