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Bruno ODILE
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5 novembre 2015

Se survivre.

Jeune_20femme_20au_20drape_H36x18_egarant2007rMon histoire se résume entre l’irréalité de la vie quotidienne et la réalité de mon imaginaire. Ma faim trouve autant de satisfaction dans l’image d’un risotto virtuel qu’en mangeant une pomme avec une délectation éprouvée. Les ombres glacées laissent des traces sur ma peau. J’habite un ailleurs façonné par ma solitude et par le goût que j’ai à corrompre la servitude d’un corps dépendant de la dérision du monde.

J’ai horreur de cette sensation amère sur le coin des lèvres qui me rappelle que je n’ai été qu’un tremplin, qu’une façade servant à renvoyer le soleil sur d’autres ombres que les miennes. Tu vois, ton pardon est une chose acceptable, mais la tricherie qui l’a précédé ne lui offre pas la rémission. L’écueil est là, encarcané sur les stances de la pureté des émotions. Pour ne pas sombrer après toi, il aurait fallu que je ne te croie pas. Les mots doivent trouver leur place, sentir les miracles dans l’air, sans quoi ils sombrent dans la désaffection et la désinvolture. Après toi, je me raconte des histoires humaines pour oublier les fables du réel. Il y a des fumées provenant des hautes mers qui encombrent la vision claire à toute vérité. Mon radeau est une pelle, et je gratte et je creuse l’air pour le fendre.

L’amour est aussi cru qu’un coup de fusil dans la nuit. Une lumière rampe sur l’horizon, tu es là, tu veilles sur le balcon sans lune. Le silence défonce le chagrin d’une eau plus pure, et c’est le sourd déluge de la neige qui ensevelit nos voix.

Je suis de la race du monde. Cache mon nombril, il parle la langue des humains. Tais ton nom, nous avons le même. Je suis en feu et je marche sur les ombres. Je suis couché en croix comme les points que tu tisses avec tes frères. Je suis en Inde, mendiant le blé, je suis au Maghreb comme un couteau sur le soleil, je suis une farine montagnarde à Santiago. Je suis un cirque solitaire dans le no man’s land des certitudes qui tranchent le mal du bien.

Le dernier cri rassemble les hommes sur l’impatience du désert où meurent les voix dans l’ensablement des tourmentes. Je ne peux parler d’amour sans être une fine part d’amour moi-même. Nous sommes de la même famille, pourtant nous sommes différents. Et, vois-tu, cette différence ne peut céder sous la hache. Parce qu’elle fond sous la paille qui réveille le feu. La multitude étouffe l’ego et lui offre un appendice luxuriant de couleurs vives. Enfant de la terre ne t’assoie pas sur la peur comme sur un fauteuil de marbre. Le danger loge dans le sentiment de protection et non dans l’acceptation et l’accueil. Cesse de lustrer ta domination, tu n’es pas plus qu’une poussière que le vent emporte. S’il te plaît, confronte-toi à l’amour et non à la suprématie. C’est un tantinet plus difficile, mais c’est tellement plus encourageant. Le monde a besoin d’espoir plus que de haine. Jolie fontaine, montre ton museau, la clairière est proche.

 

- Bruno Odile - Tous droits réservés ©

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