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Bruno ODILE
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Bruno ODILE
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26 mars 2014

La considération.

ef16f0cfJe marche par procuration. Je ne me projette guère, je délègue ! Tout est insolite lorsque l’imperfection attise les flammes de l’ambivalence charnelle. La raison compatissante loge la marge des événements et devient un chemin ouvert et spacieux. Les artificiers de l’ombre se chargent de mettre le feu là où tout n’est que démesure. Les loups profitent de la nuit noire pour courir dans la forêt. Leur chant nocturne affole les arbres sous lesquels j’ai déposé les souffrances de l’enfant luttant contre l’injustice. Une vie amorphe et presque morte se recueille dans le sang où je vieillis. Il y a parfois trop de mots pour les formes ou trop de matière sans mots. La mimèsis, condition indispensable à la vie sociale, prolifère et fonde la réflexion subjective. 

Je suis mon seul refuge malgré que ma cabane, fenêtres et porte ouvertes, soit sous l’assaut du vent. Je dors dans le placard, à l’abri de mes furieuses habitudes. Je suis ce marbre mou et liquide rejoignant les nuages où naissent les orages et les éclairs. Dois-je vraiment rééduquer l’eau qui me parcourt ou dois-je laisser libre cours aux tempêtes qui m’assènent de leur violence ? Enfermé dedans, je suis comprimé dans une bulle de savon. L’altitude se chargera de l’implosion. En quoi serais-je plus déterminé que la vie elle-même ?

Hier, au soir, j’étais suspendu au candélabre de la rue voisine. Non, bien sûr, ce n’était pas moi, mais la vie sur le haut perchoir de son inhibition tueuse. Elle est parfois muette comme une tombe. Qu’importe ! On s’y accroche tous malgré tout. J’entrevois l’existence dans sa dérision tenace, dans sa fébrilité versatile. Montrez-moi encore le soleil que je puisse me hisser jusqu’à sa lumière. Les ondes du vertige se transportent dans une valise de vitriol. J’ai peur, les armoires tombent et le chemin est entravé. Une vie entière s’écroule comme un château de cartes. Retrouverais-je le valet de cœur ?

A trop gratter les plaies, je saigne comme au premier jour. Mon esprit se désosse. Que reste-il de convenable dans cette charpie d’atome ? 

 

- Bruno Odile - Tous droits réservés ©

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