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Bruno ODILE
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Bruno ODILE
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4 avril 2014

Les chemins de l’appréciation.

femme_nue_aux_rideaux_20jaunesLes oiseaux ont vidé le ciel de ses plumes, l’horizon s’est revêtu d’un luminaire à sanglots et de gouttières à larmes. Il pleure le corps aimé qui s’effondre de ses yeux tristes. Changement de cap, la vie me provoque à son chevet. N’y-a-t-il rien d’autre que des images crevées et les fumées infusées de l’espoir ?

J’envisage la larme comme un surf pour les vagues, un filet d’eau rejoignant le lac des prières mortes. Rien ne devrait plus encrasser davantage la parole écorchée. Les mots et les actes abdiquent au jeu indescriptible de l’instinct. Croire en soi devient l’élément machinal de toute survie. Ballons d’oxygènes lancés au vent, l’enthousiasme dans les veines vivantes surplombe les raies rouges attelées à mon corps. L’angoisse terrible de la désappartenance s’échoue sur la bouche stérile de la perfection. Dans l’air vicié, l’éclosion des sourires lâche un crachin secourable. Mes os se pardonnent la désaffection. Une greffe soudaine libère la cérémonie des plaintes. L’avenir plante ses griffes sur les plates-bandes de ma conscience. 

Dans la coulée intérieure, la vie et ses menaces s'accolent d’abord et repoussent ensuite les points communs et les alliances. Partout, les contradictions et les bouleversements quotidiens viennent rompre le langage touchant à l’essentiel. Chaque chute oblige le réamorçage des sources originelles et restaure la convenance d’un corps renforcé par l’impact tragique. Je suis l’autre dans la façade que j’entretiens avec le monde. 

Ma peau se ressource aux calques des mentions collectives. Je prononce le W comme l’initiale du wagon transportant l’humanité toute entière de la discorde jusqu’aux lointaines embrassades réconciliatrices. Je me recentre sur la différence muette qui dénivelle les chemins de l’appréciation. Pourquoi faudrait-il aimer seulement le fruit que l’on mange ? D’autres fleurs poussent sur la cornée de mon apprentissage. L’œil, autrefois pur, rebondit un instant sur le physique dédaigné. La peur qui dérange est une fausse pudeur. Je ferme les yeux pour ne pas regarder l’abattage massif du bétail élevé pour la consommation et j’en apprécie sa présence découpée en pièces distinctes dans mon assiette.

 

- Bruno Odile - Tous droits réservés ©

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