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Bruno ODILE
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22 avril 2014

Je tiens au bout du doigt qui me vise.

thumbnailCA1TI2PWPortée au fer de l’ouvrage, la maille défaite crisse sur l’ardoise des mots. Chacun revendique l’exception que la règle jugule. Des obsolescences ringardes coulent dans les caniveaux. Il y a de détestables escarpements qui longent les écluses des heures caillées. Tout ce qui est encore vivant se prolonge jusqu’aux chutes de l’invisible. La langue est beaucoup trop précise sur les rameaux figés des gardes fous. Des grappes de raisins secs fredonnent la mélodie du sang mort qui coule sur la tunique que je ne porte plus. D’âmes en peine en chevalets vides, derrière moi, l’œil mélancolique bave ses soupirs à l’étroitesse du nœud coulant. Une chair ramollie s’éternise sur le bûcher des corps d’avenir. Pour que le jour vive, le soir s’embrase au dernier voyage des voix vives.

Je n’ai pu reconnaître le jour au premier réveil. La présence folle des membres disparus traçait des lignes blanches qu’aucune lumière ne franchissait. Un moment de nuit noire rampe encore sous mes paupières. Ma jambe, mon tibia, mon pied où êtes-vous donc cachés ? Dans la serrure des tombes, je ne vous ai pas trouvés. Je suis mort deux fois. Une première fois dans la hachure des persiennes où s’infiltrent les traits d’une blanche lueur et une seconde fois dans le regard destituant les images inappropriées. Tout vit et s’achève dans les yeux qui nous portent au-dessus des talus de la compréhension.  

Je me leurre moi-même. Rétine incapable de conserver la part entière de l’ombre, tu me retournes le négatif embrumé des paillardises que la raison n’avale pas. Je tiens au bout du doigt qui me vise. Je suis l’eau minérale qui infuse dans l’âme déchirée. Je suis un caillou fendu sur le chemin des imbroglios. Je râpe et je grince comme la voilure brodée de l’arche des mots que le sel à durement impacté.

  

- Bruno Odile - Tous droits réservés ©

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Commentaires
A
Quel magnifique cri qui me touche... je n'ajouterai pas des mots insignifiants.
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