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Bruno ODILE
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Bruno ODILE
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6 mai 2014

Un corps, sinon rien !

thumbnailCAK7F9T6Un crâne vide cherche à faire le même bruit qu'un coquillage porté à l'oreille. Une pieuvre en bois de rose empoigne mes châteaux de sable et retourne illico dans les profondeurs noires. J’ai les poches pleines des sourires d’un ciel en feu. Un fil d’éther pioche dans mon jardin, ma terre est pliée sous ma poitrine. Ma carcasse tremble, je lis sa trace dans un verre de thé. Toute la douleur s’enfuit en épousant une clairière imaginaire cachée sous mon oreiller. Mes yeux continuent à vivre, même sous les casseroles martelées du vide. Des mirages m’abandonnent et laissent leur place à d’autres. L’instant est insaisissable, c’est pour cela qu’on le nomme instant. La fracture est prolifique, je n’habite ni mon corps ni mon esprit, je les accompagne d’un lieu, d’une pensée, vers des absolus qui me sont étrangers. C’est ma victoire personnelle sur la mort charnelle et spirituelle. C’est mon passeport pour la découverte de l’illimité.

Depuis l’enterrement de ma jambe, mon corps est un souffle. Mon existence est une proposition où bave l’écume d’une éternité incomplète. Tout se perd à l’infini immaîtrisable. Ce sont des moins qui enchérissent les plus. J’ai la tête froide et la déperdition s’accumule aux sueurs des charniers de breloque. D’une vie vouée à l'étrange et au mystère, je ne retiens que quelques lamelles déterminantes, hagardes et bornées. L’acte irréfléchi mesure les distances qui le séparent d’un exode où se malaxent des rejets indéfinissables. Le doute est une machine infernale. Il égale la perdition et subrepticement use la vérité jusqu’à l’os. Il profère d’accablants discours et démantèle la lumière comme un vagabond fait feu de tout bois. Il professe et planifie la glace fondante qu’il faudra boire pour étancher les discordes intestines. Il épingle à la réalité une autre figure et termine sa course dans l’énonciation de nouvelles certitudes. L’illusion de réflexions structurées attise des conclusions démembrées. Un corps, sinon rien ! Pourrait-on dire aux sorcières débiles qui empoisonnent l’humanité de leurs surenchères esthétiques.  

 

- Bruno Odile - Tous droits réservés ©

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