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Bruno ODILE
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7 juillet 2014

Rebrousser chemin, aller à l’essentiel.

Vallotton29Au cœur de la sauvagerie humaine, la photographie du vide laisse basculer les âmes perdues. Vers l’impossible à dire, des bateaux d’ivresse délestent les câbles enfouis dans mes retranchements. Juste après le regard, des ruches volatiles assourdissent la petite voix intérieure. Ma peau demeure le comptoir de résonnance des lézardes vives et chaque message perçu s’accoude à l’innommable, à l’inadmissible de la condition humaine.

 

Je ne pourrais longtemps me satisfaire de l’ombre qui m’enterre. La parole est un vis-à-vis de courte durée. Elle chante l’éclair et s’enfourne dans la terre comme un gibier funambule cherche la pleine lune dans le noir de son gite. Sur l’échafaudage vacillant, le bonheur espéré soulève les fantômes de l’être. J’habite une maison sans toit, une ferme de silence sous les flots salés qui meurent dans l’aphone passage des vagues. Je viens d’une plaine sans paupière où l’ombre de mon ombre berce les ravages de l’expansion du monde. Hier encore, d’échecs en échecs, je débouchais l’ivraie surfaite sur des bouches remplies de paroles de mauvais présages.  

 

Rebrousser chemin, aller à l’essentiel. Pour peu que l’utopie me pardonne, j’irai danser sur les nuages aux craies aériennes. Pâmé d’éther et d’alcool pirate, je gaspillerai mes larmes dans les déserts de mon corps. J’ouvrirai en grand les portes des ateliers de l’évidence et je me dandinerai au rythme de la musique du chaos. Des rires effaceront les blessures, des noces de hasard repeindront les visages minés de mots et de cris. Au cœur de la nausée,  nu et désarmé, je brûle dans l’enfer des cascades de feu. Je m’oublie dans la couture de l’air que je respire et comme lui, je suis dévasté.

 

- Bruno Odile - Tous droits réservés ©

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