Réapprendre à recevoir, c’est purifier la tristesse.
J’aime la joie déliée de préjugés, universelle et communicative. J’aime sa verve inaltérable, sa magie lorsqu’elle déblaie les pensées moites et rancies. Elle me libère des angoisses existentielles qui ne manquent pas de m’interpeller. Elle nettoie mon sang des grumeaux que la désolation répand dans mes fibres profondes.
Par-delà ces constats crus, j’ai également conscience qu’une joie réprimée peut donner lieu à une résilience drastique et que vivre dans son manque peut étouffer toutes les dispositions offertes par notre nature. Il semble évident que dans notre société, la problématique philosophique échappe à la mesure de nos cœurs. Le bonheur convoité par chacun est devenu un argument de vente, de marketing sentimental voire de coaching d’un cartel mercantile. L’homme a transformé la pensée positive en recettes qui s’achètent. Alors que réapprendre à recevoir, c’est purifier la tristesse.
- Bruno Odile - Tous droits réservés ©