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Bruno ODILE
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Bruno ODILE
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19 novembre 2014

Je suis une promesse flottante.

images68Y5UMTCExcentrique langage des feux qui nous traversent, la joie s’éprouve, béate, comme une prière exaucée qui s’extirpe des noirceurs profondes. Subversive, elle éclate comme un bourgeon de miel au cœur de nos déserts. Débauchée, elle dérègle mes rapports avec le monde connu. Je marche sur l’indomptable cerceau de la volupté, je ris et je pleure dans l’écumoire de mes sens. La mort se retourne sur elle-même et, dans les champs de pavots, le murmure vibratile de la vérité caresse mon corps désabusé. L’existence s’appelle regard intense sur le monde et je disparais dans l’imagerie fatale. 

Avoir été une seconde, et une seulement, c’est connaître le toujours qui plonge la rémanence dans l’éternité. Le monde ne sera plus jamais pareil. Je n’ai plus peur de mourir depuis que j’ai compris qu’il n’y a d’éphémère qu’une situation où le soupir est larme de nostalgie. 

 

Quand nous vivrons sans penser le désert

D’une solitude éternelle

Dans nos jours sans fin et nos nuits lumineuses

Quand nous serons mille et cent

Debout sur les arbres qui nous portent

Elancés dans l’inconnu de l’habitude

Et cernés par l’oisive pudeur de nos sens

Chacun le cœur sous la poitrine des heures

A jouir de la prière commune

Et parfois partagée

En partance sous la voile de nos rêves

Délié comme l’eau de la fontaine

Nous trouverons, peut-être, la poudrière de nos désirs

Sous le masque revêche des fleurs fanées

Nous cueillerons dans la blanche église de la lumière

Les gestes fous qui nous illuminent. 

 

Je ne brode pas, je cherche la mesure de la beauté. Flan d’asperges posé sur la table, mon ventre n’a pas connaissance de tes longues tiges. Il marmite dans l’ombre de mes faims et absorbe la vie que tu lui offres. Je suis, moi aussi, un relent de l’univers, une graine d’artichaut déposée sur le nez du monde. Mon défi réside dans la réussite de mon corps à traverser l’esprit qui l’accompagne, et non l’inverse. 

Le bonheur, c’est quand on a l’impression qu’il ne peut rien nous arriver de mieux. La conscience comblée, les désirs en jachère, la réalité de l’instant fusionne avec l’être que l’on est. Il faut s’être accommodé avec la déception pour espérer retrouver la paix en soi. La sérénité à un prix, elle exige que l’on s’accorde avec l’incompétence et l’incomplétude qui nous sont proposées. Il me plait de jouir de cette conciliation relative avec le monde tel qu’il est. L’accord naissant entre l’idéal et la frustration opère de pleine intensité lorsque l’acte est comblé par l’amour qui le guide. 

Peau tendue par-delà le seuil des jours, j’écris sur l’air la partition du hasard qui m’effeuille. Je suis une échancrure dans le réel de l’autre, une conscience élucubrée à l’interstice d’un soleil de Pavane, une ombre sans témoin et un arc de cercle sur la longue route droite du devenir. Je suis une promesse flottante sur la rizière brûlée par le sel. J’ai oublié d’où je viens et je vais là où le soleil m’appelle. L’autre, c’est celui qui m’apprend l’indulgence de moi-même. Je m’aiguise à son regard et me brise dans son cœur.

 

- Bruno Odile - Tous droits réservés ©

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Commentaires
B
Nathalie R, merci de votre passage et de votre lecture.
N
Curieux sentiment que me fait ressentir ce texte, comme s'il disait à voix haute tout ce que je ressens et j'éprouve tout bas !<br /> <br /> <br /> <br /> Étonnamment profond. !
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