Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Bruno ODILE
Archives
Publicité
Bruno ODILE
Visiteurs
Depuis la création 46 187
Derniers commentaires
13 décembre 2014

L’approche du corps

imagesRHFALOVML’approche du corps devient nécessaire pour que s’échafaude le concept. Paroles et regards s’achoppent dans la distance. L’unité, à jamais altérée, boit les vagues de son naufrage. Il est inutile de penser pour aimer. Il est vain d’écrire la romance qui porte notre sang. La consolation noyée au fin fond de l’âme ne console plus que le noir répandu. L’existence en procès cède le sel inopérant à sa sauvegarde. La fêlure est un silence sourd, une tanière pour l’esprit sauvegardé. Dionysos est en réa, le sang et l’air sont dans la tempête. L’intimité désarmée gicle de la chair, une flaque inespérée de rien, un pédoncule déraciné flottant à la surface des rétines percées. L’illusion ne se nomme pas. Toute l’histoire humaine tient dans une vasque où s’est perdu le capuchon. Rond souple à la merci des chutes d’eau, le couvercle ne fait plus office de fermeture.

L’existence toute entière est dans les mains de la passion et de la sublimation. En dehors de cet effeuillage, tout est vain et sans probité. Nos consciences évaluent la réalité en fonction des blessures qu’elles nous causent. J’ai mal de vivre. Du moins, autant que l’image du bonheur inaccessible qui me poursuit. La limite de mes rêves est une sale frontière où se fracasse mon idéal. Nous devons impérativement sortir de notre espace personnel si nous souhaitons marcher sur la lune. Toujours en quête d’un complément, je m’effarouche et m’indiscipline à l’abordage d’une vérité toujours plus haute et plus inaccessible. La fusion recherchée laisse choir toute autre préoccupation et je jauge mes limites à ce qui échappe à ma pensée. Je marche sur des fragments et mes pieds auscultent un équilibre fragile et incomplet.

La parole qui me convainc est un acte brisé, c’est une bouffée de vent sur mes braises haletantes. Les mots que ma bouche ordonne essaient d’apporter une légitimité aux actes que j’entreprends. Ils défient l’illusoire teneur dans laquelle trempe mon identité. Esclaves de ma volonté, mes désirs sont des tensions défigurant les suprêmes disques d’azur. Impotent, j’accélère la procession du désastre qui m’assaille. Dans mes rêves, avancent encore les parfums inépuisables de l’agonie existentielle. Une cascade de sanglots déprime la face cachée sous l’amas des visages de complaisance. Mes peurs sont carnassières et mes refuges de pitoyables volutes ceintes de désespoir. Ma chute est promise aux requins qui ont conquis l’intérieur des neiges pures.

Le destin n’attend pas, la fatalité frappe sur toutes les surfaces. On ne voit bien que ce que l’on veut voir. Partout des démangeaisons et un seul endroit que l’on gratte inlassablement jusqu’à l’éclosion d’une goutte de sang sur la peau rougie. Le danger est imminent, il gravite en permanence autour de l’être que l’on suppose protéger. La vie n’a de valeur que l’estime qu’on lui porte. Egoïste, je ne me regarde pas, je donne à voir. Reclus au fond de tous mes stratagèmes de survivance, le commandement du plus fort évince l’argument du plus faible. Les mots et la parole ne se suffisent qu’à eux-mêmes, ils élargissent la condition dans laquelle chaque être humain se trouve. La faille est béante. L’espace-temps devient l’amplitude qu’on lui accorde. Ma raison n’arrive pas à avoir raison de tout et je me saborde dans les brouillards que je ne sais pas diluer.

 

- Bruno Odile - Tous droits réservés ©

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité