Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Bruno ODILE
Archives
Publicité
Bruno ODILE
Visiteurs
Depuis la création 46 187
Derniers commentaires
15 décembre 2014

L’amour est vulnérable

imagesSRVV27CAL’amour est vulnérable, il oscille entre la peur du déchirement et celle de l’inaccompli. Va, cours, vole ! L’éternité est une fresque surréaliste que seule la dimension créatrice entrevoit. Quelque chose d’inconditionnel se heurte sur l’aube condescendante. Mes larmes ont souffert l’aveu du pire. La vérité de ce que je suis résiste à l’envahissement de virus meurtriers. Microcellule de l’univers, je puise mon énergie à l’endémique colère de la matière. Entre la pesanteur et la grâce du monde humain, je tiens le passé d’un bras et l’avenir de l’autre. Mon cœur est une passoire, il écume toutes les tempêtes et digère les blocs de désolations qui le font battre.

Le passé a de l’avenir : terrées au fond de l’espace enseveli, des graines se fissurent avant d’arpenter le sol en bouquets de fleurs. L’alchimie des ombres et de la lumière revitalise l’empreinte fugitive du temps. Au fond de la clairière du sans espoir, nous sommes tous des greniers éteints. Après la suée de noir et dans l’apaisement de la terre natale, nos boucles s’entortichonnent au présent. Nos racines ont le goût du devenir. Dans le cimetière tranquille, j’habite l’heure où les feux-follets deviennent des chants incrustés à mes soupirs. La vie est là, dans cette latence morte et vivante à la fois. L’air et le temps sont une présence invisible où je compte l’infini à partir de zéro.

L’air n’a pas de commencement. L’orage est le résultat visible de la dilatation soudaine qui le bouleverse. Le temps, quant à lui, porte dans ses rides l’insolence de l’irréductible trafic de la reconquête. Tout fut perdu tragiquement à l’intérieur de rêves sans visages ; tout nous revient dissocié du sensible qui le tenait dans ses bras.

A trop vouloir maîtriser l’espace, l’homme moderne ne sait plus le langage des pierres et ne connait plus les saisons naturelles, ni le sorgho fourrager dans l’écuelle des bêtes d’élevage. Manchonniers aux abois, des trèfles vous attendent sur les pistes abandonnées au milieu des carcasses et des tôles fracassées. L’exil jubile de toutes parts lorsqu’il devient le pays de l’espoir et celui des vœux exaucés. A demi-mot, l’attente se refuse à tricoter des refrains de grand-mère. L’ouvrage d’une vie galbe la nuit et recoud le fil du jour dans le vide suspendu aux crochets des enfers.

 

- Bruno Odile - Tous droits réservés ©

Publicité
Publicité
Commentaires
S
Heureusement que les écrivains poètes comme toi savent donner du temps aux saisons ..pour défier ce que tu nommes l'homme moderne.<br /> <br /> Belle lecture.
Publicité