Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Bruno ODILE
Archives
Publicité
Bruno ODILE
Visiteurs
Depuis la création 46 198
Derniers commentaires
16 mars 2015

Aux creux de l’ombre muette

0039317001369584336Je suis l’onde couvrant la surface liquide

Je suis le relief frissonnant de ma silhouette

Et le marteau qui frappe l’eau comme un tambour

Je marche d’éclat en éclat

Sur les vitraux illuminés par le chant mélodieux

Du voyage incessant

Où la présence se noie à la seconde infinie. 

 

 

Flash, virgule, radar,

Un sceau de lumière gicle dans ma brume

La grande braderie de l’imaginaire

En retrait des forêts anciennes

Saigne encore de son abondance folle

Elle dort dans mon sommeil de zombie

Elle chante dans mon sang

Jour après jour

Sa pelletée de survie

Ratisse le ciel, détrousse la terre

Etrangle les mouettes empilées

Sous la couette des arbres

Que le vent efface d’un geste

 

 

Terre kaki, jus de l’aube sur le tapis,

Zone d’ombre sur l’écran de la lumière,

Mes yeux sertis de songes inavouables,

Je pétris le matin qui couve

Dans la ouate de mes tentations

L’éveil de la beauté sature l’idée de chaos

Pourtant indissociables

Pourtant unies dans la terreur du meilleur.

L’humeur du jour

Sait l’arrière-monde qui l’envahit

Mon regard a le goût prononcé

De la lumière et de l’eau éclatante

Lorsque rugit l’éclair dans le sombre ciel

Ma main caresse le vide

Où naîtra la pluie

Mon corps brille sur le rebord de la fenêtre

Le teint glacé et le sourire givré

Renaissent aux souhaits des vagues

Et ma bouche de sable

Laisse s’évader quelques algues

Du grain soluble vibrant à l’unisson

Du reflux vivant des profondeurs marines

 

 

Ni joie excessive, ni folie printanière

Juste l’étonnement d’être toujours là

Présent à la ligne d’horizon

Constant dans l’imaginaire du réel

Libéré de l’empiècement du bulbe cosmique

Détaché de l’architecture gazeuse

Déboulonné de l’essieu du temps

Combien pèse un silence

Dans cette mer de poussière d’étoiles ?

L’immobilité rampante est affalée sous le ciel grave

Aplatie par une gravité lourde d’émiettements

Je meurs chaque jour du renaître

Dans le sans limite désordonnée de la terre

Je me vide de la mort

Mon jus, mon sang, mon essence

Gobés par la nausée de l’impermanence

Inhalés par la fuite en avant

Qui me laisse, toujours, derrière

Catapulte de banales contemplations

Mon cœur isolé de l’ordinaire

Rebondit sur l’irremplaçable vide

Une masse de vapeur arpente le monde solide

Gambade entre la morosité

Et l’envie de jouer à saute-moutons.

 

 

- Bruno Odile - Tous droits réservés ©

Publicité
Publicité
Commentaires
S
Dans cent ans, je serai toujours aussi émerveillée par la beauté de tes mots.. et si nous ne sommes plus là, on conversera là-haut dans "un coulis d'étoiles"..
Publicité