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Bruno ODILE
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Bruno ODILE
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19 mars 2015

Aux creux de l’ombre muette.

0049919001392914629Ma mémoire vive court dans les ruisseaux

Mon cœur s’accouple aux sous-couches de la neige

Aux étendards du vide, aux éclaboussures du bruit

Il chante ses blessures sur le fil d’une rime inachevée

Les heures se défont des amphores d’argile

Et les potiers enterrés sous la chair

Pourfendent la légende humaine

Je suis seul, couronné d’un halo de lune,

Dans la violence et la tendresse

Des heures remplies d’odeurs concrètes

Sous la mousse déracinée de mon sommeil

Je suis seul comme un agneau

Privé de mamelles accueillantes

Cherchant le lait des siècles

 

 

Garder le cap, conserver la ligne aussi droite que possible

A l’envers d’un monde perdu

Je feuillette l’abstrait oubliant la brièveté du temps

La force du jour est fragile et soumise

Je deviens ce ver glauque dans le fruit mûr

La cendre dans la lumière gorgée de sens éteints

J’écope la volte-face de la semence

Entre les cuisses nues de mon devenir.

Et puis, un jour parmi l’encre collée à ma peau

Je m’élancerai vers l’amour, je m’arracherai aux souffles

Pour aller à la rencontre, pour ouvrir mon corps

Aux allées de lumière, à l’ordre des serpillères

Epongeant le noir dans la mêlée d’allumettes

Resserrées dans la boite à désirs

Je marcherai à l’intérieur de mon sang

Comme un seul homme, comme une main ouverte

Comme une toupie folle dérive des frontières

En fracassant les limites conditionnelles du sentiment

Bourgeonnant dans la profondeur implacable

D’une graine plus solide qu’une forge à émotions

Aux frontières immatérielles des abysses sacrées

Âme et cœur réunies dans l’embrasement

Je n’ai pas trouvé de morale saine pour préserver

La conversation que j’entretiens avec la fissure de ce monde

 

 

Extrapolation, flou, nausée,

Tout est flou dans ce jardin de pierres

L’ambiguïté tranchante des ressemblances

La voix comme les voix

Le regard comme la chose vue

Le visage comme la face déracinée de soi

Serais-je encore d’âme et de fer ?

Aux fuites d’éléments s’ajoutent la convergence

Ce radeau commun

Ensablé sur la berge sauvage

Laisse entrevoir le désir supplémentaire

Le manque déferlant où l’infini se répète

Cette dérision où l’éternité se substitue à la matière

Ces frémissements du corps

Ce langage invisible que la vie traduit du silence   

Quand la nature s’emballe.

 

 

Une armée de rêves jamais réalisés

Est en faction sur la ligne imaginaire

Où de fausses luttes jouent aux soldats

Le plomb est resté sur le blanc des nuages

Mais, les troupes s’en sont allées

L’actualité est solitaire comme le ver sous l’écorce

Je pique du nez et l’espoir mendie aux souvenirs

Le temps heureux des jours ronds d’une idée vivante

Demain, mon crâne et mon ventre danseront

Dans les sentiers raccourcis

Comme une légère fuite de gaz

Alors, j’aère mes pensées dans le grand incendie

Où probablement je ne survivrais pas.

 

- Bruno Odile - Tous droits réservés ©

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