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Bruno ODILE
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Bruno ODILE
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8 avril 2015

On croit si souvent connaître l’autre.

imagesIFL8QVZIMa liane douce, mon attache tendre, il serait fou de croire malgré tout à une éventuelle liberté d’être et d’agir. Je te vois encore comme une image éclatée, comme une brisure sur la vague qui s’éloigne. Ma femme perdue, mon amour détourné. Je t’ai vue disparaître. Tu es devenue la doublure de la porte que l’on ouvre. Le trait coupant du désir qui se déchire. La lame brillante qui découpe la terre comme le soc d’une charrue éclairée par le soleil.

Sous la cascade, le parapluie est inutile. La force de l’eau freine puis paralyse son ouverture.Pour ne pas perdre le fil, il me faut respecter la cadence, le rythme donné au fracas du cœur. Je dois m’éloigner au plus vite de l’influence exercée par la fanfare des mots. Le grand transport irréfutable du désespoir est en mutation. L’encre noire de la cendre se soulève avant de s’endormir dans le tracé horizontal. Elle emporte mon libre arbitre sur une terre inconnue.

Je te recueille dans les champs parmi les pollens allergisants où s’envolent les cheveux d’ange. Je te retrouve faisant corps avec le lent pèlerinage du silence parmi la suée des feuilles que le vent emporte. Je te rattrape au cœur d’une pantomime lugubre et de l’air gâché. Je voudrais rompre comme le tronc d’arbre frappé par la foudre et défier l’autonomie de l’émotion lorsqu’elle est déficiente. J’aimerais me sentir responsable de moi-même au-delà des avalanches de l’incapacité. Longtemps, tu as été intarissable là où tout est perdu et je voudrais maintenant pouvoir orienter la goutte d’eau qui échappe au ruisseau. Mais le jour va plus vite que les oiseaux qui traversent les marais.

A présent, nous le savons, ton suicide était le cancer enlisé dans l’abus dont tu souffrais. Il est incontestable que mal vivre provoque des maladies et des gangrènes dont on succombe fatalement. Et, notre relation à l’autre, on le voit bien ici, ne peut se résumer à un bras tendu, à une épaule solide ou à un soutien fraternel et moral.

J’ai cru savoir que tes insatisfactions grandissantes t’avaient dévitalisée comme une racine que l’on empoisonne doucement jour après jour. Mais était-ce bien cela ? On croit si souvent connaître l’autre, alors qu’il nous échappe et nous surprend quelquefois d’un simple geste. Le crépuscule est dévalisé par l’abondance du noir. Notre devenir reste coincé dans le triangle de l’amour, du manque et de l’espoir. La satisfaction n’est jamais rassasiée. Elle n’est qu’un moteur à embûches, à galères, à œdèmes intestins, cruels et meurtriers. Notre socialisation est imparfaite, notre instinct aussi. Vivre dans la projection permanente du suprême, c’est convier le feu dans ses rêves de coton. Te souviens-tu de cette époque où nous jouions au poker des mots ? A chaque partie c’était la feuille qui l’emportait sur la pierre, le ciseau sur la feuille et la pierre sur le ciseau…

 

- Bruno Odile - Tous droits réservés ©

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Commentaires
B
Pas de sel sans eau. Le blanc est un concept de la matière. La fuite des deux me propulse d'arrière en avant. Oui, c'est sûr, l'important, c'est le chemin.
N
Mes illusions sont une vison erronée de mon mental. Mais elles ont ce mérite de me faire avancer même si je vais trébucher... L'important c'est le chemin, pas le but. <br /> <br /> L'univers existait avant même que l'homme ne s'y soit installé. Et c'est bien là le malheur de l'homme qui se veut centre de l'univers. Il faut vivre en pleine conscience mais décentrer de soi pour naviguer heureux. Bien sûr, je ne suis rien sans les autres et les autres sont rien sans moi. L'aliénation c'est justement d'être coupé de tous liens humains. Et c'est là réellement qu'on n' a plus de boussole. Seul je ne peux retrouver la source claire qui s'est vu épuisée mais qui ne demande qu'à renaître et à abreuver la terre...<br /> <br /> Le sel est ce qui donne du goût, ce n'est pas un rêve blanc, c'est une Réalité, celle d'exister et donc d' Aimer ! <br /> <br /> Jésus Christ n'avait-il pas dit en son temps : " Vous êtes le sel de la terre" !
N
Peu importe que la partition soit incomplète, la mienne, la tienne, la sienne, la nôtre, la vôtre, la leurs... puisque la perfection n'est pas de ce monde !<br /> <br /> C'est par l'Amour que nous avons de nous-même et aussi essentiellement les uns pour les autres que nous vient notre Unité !
N
On connaît souvent mieux l'autre et l'autre nous connaît souvent mieux que nous ne nous connaissons nous-même, parce qu'il est plus facile de regarder autour de soi que de voir clair en soi ! <br /> <br /> Et c'est essentiellement le regard de l'autre et souvent les mots qu'il ose pour nous parler de nous-même à nous-même, qui nous permettent de nous connaître et d'éclairer en nous ces zones d'ombre, que la plupart du temps on occulte volontairement inconsciemment parce qu'il n'ai pas aisé de se regarder en Vérité !
S
On a déjà tant de mal à se connaître, alors que connaissons nous de l'Autre ?
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