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Bruno ODILE
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11 août 2015

RésonNances (31)

roberto_ferri_639940Comme les blés et les nuages brassés par le vent, les chemins zigzaguent dans un lieu hors de toute distance. Mon corps, mes os et ma bouche, se perdent dans le sans mesure où le rêve, comme un filet de pêche, remonte des profondeurs marines.  

 

La force qu’ici l’été célèbre, c’est l’énergie solaire, le plexus du feu et la brûlante couleur d’un ordre inexplicable, une architecture cachée. 

 

                      J’ai l’haleine sensitive séparée entre deux eaux distinctes. Je respire des lamelles de mort sous la cascade incidente du matin. Mais j’y pressens aussi ce mélange d’incertitudes qui pomme à l’intérieur des reliefs de la candeur et de la beauté. 

 

En moi, la bête engourdie ramende la toile sauvage et ses mailles indéterminées.  

 

         De la stupeur musarde mes yeux. J’entends un bruit incertain, quelque chose qui se casse derrière les digues vertes où l’amphore du néant rappelle l’idée de sacrifice.  

 

Faudra-t-il courir à l’aveugle dans cette visée rédimée par la clarté nonchalante ? J’avance dos courbé dans le phrasé d’une parole étouffée. Un murmure après l’autre, doucement, le nœud se défait. 

 

               La farine des mots s’éparpille sur la croûte du jour. J’approche de la neige blanche recouvrant les frontières de suie d’un corps sans substance.  

 

Sous la main qui fouille, la chaude irruption des crevasses invisibles instaure l’appréhension de l’oubli et de la perte. 

 

Une folle douceur me rend sensible à la transparence de l’abandon.  

 

        La courbe des mots transmute de l’espace désert vers la proximité d’un enclos ajouré.

 

A l’instant même, ma voix respire le parfum de la source en feu. Dans le creusé des ondes, le cheminement encourage le possible, tapi au cœur de la contemplation.  

 

               L’ouverture suggère qu’une clôture a cédé. Le rêve de quelque chose de plus grand naît dans ce ravin.

 

Entre feuillage dialectique et monotonie d’un discours pieu, l’immédiat s’effondre et laisse place à la profondeur des sources du sang.  

 

Une forme indistincte ramure un visage inconnu, retisse une faible voix incitant la parole à débattre avec la pensée.  

 

Expansion et récession provoquent la trouble lumière de la nudité.

 

Contre le mur sombre de l’aphasie, un pur ruisseau de mots m’appelle dans le jardin de l’enfance. A peine l’instant de le dire et des souvenirs scintillent dans une nuit endormie où prédomine l’haleine fraîche de l’émotion figurative.   

 

                                    Il y aura toujours au fond de ma gorge une fontaine ignorée, le passage furtif d’un écureuil roulant dans le flot d’une nostalgie indomptée. Inlassablement, mes mots percutent sur cette onde d’existence porteuse d’une pulsion invétérée.  

 

     C’est autre chose, ce qui fait s’illuminer un être parmi les flammes.

 

     C’est autre chose qui danse dans un matin d’étamines. Le givre nous convoque à un retour vers le feu alors que les hanches de la terre valsent en nuisette sur l’horizon qui nous appelle.  

 

               Nos corps s’effacent de l’empreinte originelle dans l’ombre proche. Sans visage et sans forme, nous apprenons à apprivoiser l’image qui nous accompagne.  

 

            Parfois, c’est comme durant l’été, une soirée qui n’en finit pas de chanter les cigales du jour et des frissons grisant les parois de nos chairs. La lumière cogne nos tempes et l’ivresse nous tient plus haut que le ciel clair.  

 

- Bruno Odile - Tous droits réservés ©

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