Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Bruno ODILE
Archives
Publicité
Bruno ODILE
Visiteurs
Depuis la création 46 189
Derniers commentaires
22 octobre 2015

Le présent de la mort (Ou la mort au présent). (2)

imagesLDNF71VFJe ne connais pas d’autre vérité qui me conduise inlassablement vers l’infinie mansuétude d’un présent toujours sur la sellette entre l’oubli et l’ignorance. La vérité ne dure que l’instant où elle semble parfaite. Mes sentiments s’inhibent dans le mythe de l’attachement définitif. Pourtant, tout est dispersé et n’a jamais été entier. Je suis inclassable dans l’inclassable fourbi du monde. Comme un oiseau dans le ciel, aucune trace ne cimente le bleu. Il est libre le bleu, libre de se noyer dans le blanc des nuages ou dans le noir de la nuit. Je suis libre d’exister pour quelque chose ou quelqu’un. Libre de n’avoir pour clôture qu’une faim dévorante et une exaltation pour le déchiffrement des puzzles que l’existence ne cesse de vouloir assembler.

L’essentiel abrite l’impensable et l’informulable. Nous voilà aux pieds de l’inutile, nous voilà pétris d’indispensables inutiles. C’est extra, c’est extra ! Les fayots sont couchés sous la marmite fendue de la conscience et nous sommes tous perdus dans cette sauce où mijotent les céleris de nos envies. Les couennes du partage s’accommodent dans un ronflement et des clapotis innocents. C’est extra, c’est extra. 

Tout l’avenir est conservé dans le déversement du passé. L’immédiat est hors du nid. Tu t’es retirée de l’existence et soudain l’inertie dans laquelle tu t’es installée pique du nez. Parfois, la mémoire n’a plus de berger et le troupeau de souvenirs décoffre l’horizon à coups de râteaux. Alors, je ferme les yeux sans compter et tu te caches à l’intérieur d’un voyage immobile.

Je voudrais de l’eau pour arroser la fleur séchée entre les pages de ma vie. Je voudrais que le souvenir soit utile à la junte envahissante qui anéantit mon esprit. Trop de pierres lourdes pèsent sur mon front. La joie perd ses bretelles sur des terres inondées par la résignation et la consternation.

L’utopie est la canne blanche de la réalité. Tais ma voix, barricade mon corps, coupe mon cœur en deux, en trois, en mille fragments, j’irais encore à tâtons, à plat ventre et même sous les eaux, s’il le fallait. J’irais désaltérer le vide sous la tonnelle de mon amour.

 

- Bruno Odile - Tous droits réservés ©

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité