Extrait...
Je cherche le râble éventré du silence dans le moindre haillon de lumière. Je course et je poursuis l’apaisement heureux, l’innocence ouvrant un chemin au cœur des ombres qui me tourmentent.
Je mendigote ma salive à la quiétude effacée, à la goutte de joie que mes tremblements n’ont pas réussi à inonder.
Du fond de l’abysse humain, j’appelle mon enfance joueuse, mon grenier à sourires, mes larmes d’amour sur le coin désemparé de la joue des heures douces.
Prisonnier de l’étau des distances, je résiste à la violence du vide dans le grumeau de sang renfermant la couleur et le parfum des choses écoulées.
Aux pieds de l’arbre à pain, je revendique l’odeur de la fougasse et celui de la pompe à huile déposés sur la table illuminée par un Noël factice.
Dans le jour débordant de Mistral, dans les rafales soufflant sur les collines, les feuillages d’hiver et les broussailles d’été forment des vagues vertes sans qu’aucune marée n’emporte l’horizon borné à son propre précipice.
Mes pensées restent figées dans mon crâne sans que je puisse frotter la parole aux théories de la critique.
- Bruno Odile -Tous droits réservés ©