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Bruno ODILE
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Bruno ODILE
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17 juin 2015

RésoNnance (17)

imagesBYW6YCWTUn musc de cire s’est glissé dans mes paroles. Parfum d’anges et de démons, une bouffée de fables traverse quelques marches fatiguées.

Je m’essouffle et je peine à aller plus haut. De pauvres mots glauques, lavés de l’intérieur par les leçons de rhétorique dispensées, retentissent comme des grelots sous le vent.

La rime au repos et l’accent après les virgules, je conjugue l’espoir patient du meunier dans l’attente d’un peu de Mistral, à celui plus sobre mais plus exaltant de la tempête. J’écoute tourner la meule de pierre, doucement circulaire comme une horloge en roue libre. L’épi se broie à l’allure douce d’un tic-tac imaginaire.

Dans ma tête, j’emprunte ce même chemin. Je tourne, et je tourne, et je tourne. Comme la grande roue du hasard, je vire à en avoir le vertige.

Et puis, j’intercepte de plein fouet cette chevrotine acérée percutant les veines du jour où l’existence est plus vaine que l’ombre sur le mur. La nuit n’est qu’une ombre dispersée, une femme secrète collée sur la poitrine des divagations, un joli jupon tendu sur les hanches de nos misères. L’obscurité toute entière n’est qu’un fleuve où crépitent les étoiles comme la paille dans un brûlis.    

                                               Déjà, je m’effrite de l’eau que je ne boirai jamais. Des relents amers, des déglutitions acides et des hoquets âcres débordent de mon crâne. Tout va si vite, de la joie du matin où les oiseaux s’effeuillent sur la margelle des branches du ciel jusqu’à l’eau salée inondant la peine refluant de mes yeux. Alors, parfois, l’espace ressemble à l’hiver, aux prés recouverts de neige, à la buée invisible sortant de ma bouche.

 

- Bruno Odile - Tous droits réservés ©

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