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Bruno ODILE
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Bruno ODILE
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11 septembre 2015

RésonNances (50)

images                    Le trajet dynamique de la plume est tramé de toutes parts par les empreintes de la marche effectuée depuis le premier jour.  

 

Seul, l’œil, à-demi clos, veille à ne pas se rétrécir jusqu’au bout de l’inconnu en évitant la fixité des choses à voir. 

 

Il faudrait pouvoir ne rien écrire, sinon l’écueil posé en soi. Ne rien prétendre, sinon la gloire de l’effacement.  

 

Ici, je dépose des mots pour m’affranchir de l’émotion sordide qui me prive de la fraternité arrachée à la lumière.  

 

                              Lecteur, je cherche à te livrer le trop plein d’affections tourmentées comme on délivre une baudruche remplie à ras bord. J’ai trop besoin d’épuiser le vocabulaire de son contenu épais, de sa verve sans limite accentuant la dégringolade de mes fièvres suffoquées et suffocantes.  

 

         L’écriture est un couteau affuté, une lame saignante. Elle poignarde l’œil d’abord.

 

Puis elle découpe la chair gonflée de tendresse pour en extraire la bête traquée.

 

Elle tranche net avec la douleur cancéreuse que le sang transporte jusqu’aux recoins de l’insupportable.  

 

                    Le ressentiment et le chagrin sont des menottes inapparentes.  

 

        Avant de chercher à me libérer de ses exigences, il me faut apprécier la servitude faisant corps avec ma chair pour en mesurer les capacités de préservation sentimentale.  

 

Il existe des mots qui nourrissent et qui sauvent, fussent-ils clamés des profondeurs interminables. 

 

Parfois, sur cette route pointilleuse, je m’entends respirer dans l’existence de quelqu’un d’autre. Et, c’est avec prudence que j’accoste ce lieu étranger où je peux retrouver ceux qui m’entourent : amis, oiseaux et poutres du ciel.  

 

        Expériences fragmentaires de la présence vivante qui soulève la voix au-delà de ses limites, je trouve la densité qui me faisait défaut dans le repos discontinu de l’éloignement.

 

Le temps n’existe pas, n’existe plus. Il est une matière souple et non déterminée. L’heure humaine exauce l’espace dans lequel chacun se compte par le contenu de son énergie. Une multiplication de l’infini s’ouvre au bout de nos langues et se referme sous nos pas.

 

- Bruno Odile - Tous droits réservés ©

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