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Bruno ODILE
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Bruno ODILE
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28 octobre 2015

Le présent de la mort (Ou la mort au présent). (6)

imagesOY9W0CJDIl nous faut aller ailleurs, pas plus loin. L’amour aide à accepter, non à comprendre. L’intention enfante l’avenir dans le corridor embrumé par de furieux désirs encore inconnus. Une force pure redessine la distance ou proximité et éloignement sont sur la même échelle d’innocence et de rage vive.

Parmi l’immensité des tonneaux du vide, la mort ne reste pas la mort. Elle revient de la tristesse lourdement chargée d’amour et de défi pour occuper de nouveaux visages. Le jour présent transcende la nuit ancienne. L’air est à deux mots de la jouissance et pourtant, il est aspiré par un seul trait de brouillard.

Nous sommes au carrefour des parfums posthumes, nés pour faire revivre la joie cellulaire qui occupe les jardins de nos sangs déroutés. Nous sommes à la croisée des berceuses longeant les cimetières d’étoiles que le temps n’a pas encore délogés.

Toute séparation est un lapsus pleurant dans la traversée des vitraux fantômes de l’enfance. Les illusoires frontières de l’existence dépassent de beaucoup la limite de l’espace. En marche vers l’exultation, la respiration survit par-delà l’histoire du monde. Nous sommes liés de tout l’avenir que nous emprunterons. Ensemble, on s’auto-affranchit de l’exil et de l’isolement. L’ordre naturel de toute chose revendique avec vigueur l’abolition des destins errants. La boule bleue qui pétille à la surface de nos yeux occupe en vérité le ventre de l’immensité.

Nous nous reverrons, nous nous retrouverons. Tout est trop grand pour ne pas croire que l’infinitésimal ne soit pas orchestré par l’ébullition et les vapeurs du cœur. Tu as été, tu es et tu seras le visage reconnu d’une âme stellaire revenue du chaos. Le désastre qui est notre berceau commun lâche prise face à l’incommensurable bouillon de félicité et de ferveur. Nous ne sommes jamais seulement soi, l’univers nous occupe autant que nous l’occupons. Jamais rien ne nous appartient. Nous filons et traversons l’espace comme des comètes en feu, un lopin de terre dans nos poches. Tel un simulacre, nous incarnons la vie qui a fui du lointain pour habiter un ailleurs imprévisible. Nous conservons la mémoire ancestrale d’un savoir faire biologique. Nous sommes les veilleurs du destin lacunaire et des phares clinquants pour les navires perdus.

Où que tu sois, je reconnaîtrai ta main parmi l’essence de la joie. Je reconnaîtrai ton parfum de garrigue dans la multitude des lieux qui te ressemblent. Derrière chaque porte, une rencontre nouvelle s’achemine. Les bras de mon cœur les ouvriront toutes pour être au rendez-vous. Le lieu de sacrifice que tu occupes ne se visite pas, il s’offre aux sens dans la restriction de mes mouvements. Ainsi, je ne vais pas à toi, c’est la résonance du sang qui nous appelle à l’intérieur de la tourbe unitaire. Nous sommes la réaction pulsionnelle de la lumière incrémentée à l’existence. Nous sommes nus sous la peau du temps. Et même si l’éternité décline une pause, nous serons dans l’errance de l’absence comme une flèche dans le cœur de l’oubli.

 

- Bruno Odile - Tous droits réservés ©

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Commentaires
L
Oui, cette joie si imperceptible et si prégnante. Oui, cette énonciation de la beauté parfaite au cœur des turbulences. Les mots ne saisissent rien, ils s'enflamment sitôt distribués dans l'air.<br /> <br /> Merci de ta lecture, Nathalie.
N
Ce magnifique trouble de la joie présente dans les tonneaux vides du temps qui roule........tes mots sont elixirs.......
L
Merci,Sedna. Toujours présente avec ton cœur pour visage.
S
J'aime particulièrement la dernière phrase. Toujours une pointe d'espoir pour déchirer le drap de l'absence. Tes mots sont poésie
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