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Bruno ODILE
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Bruno ODILE
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6 octobre 2017

Ne pas céder aux roulis du vide

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               Quelle voix surgit près de moi ? Quel gémissement titille mon oreille ? Dans le silence du monde, j’entends battre mon propre cœur. Je suis ballotté par une tension qui n’est pas la mienne. Je communie avec une promenade sans frontière, un lieu virtuel où les mots et les âmes se décolorent.

 

Il y a une vie derrière les paroles. Au fond de chaque mot, une histoire se trame. Comme une bougie sous un abat-jour, comme un grain de lumière sous la porte, comme le masque tenu devant le visage vivant, l’ombre qui nous suit absorbe la fièvre fissurant les limites de nos impuissances.

 

                 L’inconnu apparaît comme une douleur pour l’esprit assaillant notre corps. Rien ne nous est vraiment dissimulé en dehors de l’impact avec l’infini. Nos gestes sont des points, nos rires des virgules et nos volontés des guillemets ouverts sur l’horizon.

 

                          Tous les mots sont rangés dans la même pataugeoire, dans le même bassin d’assertions réglementées. Nos voix sont des signes aériens dictés par le goutte-à-goutte de ce qui se meurt à l’intérieur de la chair.

 

Jamais assez de nudité pour étreindre le vide. Toujours cette fosse terrifiante protégeant la raison. L’assise fortifiée repose l’esprit volage. Dans la cacophonie de l’illusion, la folie et le discours pur se mélangent, s’entrechoquent et se dispersent.

 

Par une opposition soutenue, le jour et la nuit se retiennent par les mains comme les nœuds des marins lorsqu’ils restent à quai s’informant mutuellement des transparences mutantes.

 

Nos gestes sont des points forgés sur la pierre, nos rires des virgules frivoles et nos résolutions des ponctuations ouvertes sur l’horizon.

 

                Acculées au persistant devenir, l’amour, la haine et la colère enveloppent doucement l’encéphale brûlant de nos émotions et, en un instant, apaisent les méandres entrouverts de la direction.

 

            Où aller ? Où marcher ? Toutes les routes s’offrent à la marche en avant. Laquelle procurera l’accomplissement de la découverte heureuse ?

 

Assez de retour sur soi, de sondages introspectifs hasardeux, je veux être une corde vocale dans l’apesanteur des trous du ciel.

 

          Ce que mes yeux ne voient pas, mes sens l’évaluent avec plus ou moins d’à-propos. Je connais le sommeil qui distance et l’heure affriolante de l’intervalle juteux. Un geste, un trajet, un estuaire, un delta, un lieu d’explosion ravive toutes les espérances.

 

            On ne peut porter à son cou toutes les misères du monde. Ma conscience aggrave mes peines. Trop de lucidité accable la réalité de multiples fardeaux.

 

   Mais qu’est-ce que le temps sinon l’ombre portée de la vie sur elle-même ?

 

Seul, je chavire déjà à mes propres faiblesses. Une poignée de clarté dans la voix pourrait orienter le silence vers d’autres contrées, dans une course insoutenable où les formes déconcertantes de la parole s’éteindraient sitôt le souffle recraché par la poitrine.

 

 

- Bruno Odile -Tous droits réservés ©

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